Deutsche Tageszeitung - Le commerce entre la Chine et l'UE


Le commerce entre la Chine et l'UE




Les relations économiques entre l’Union européenne (UE) et la Chine continuent de façonner le commerce mondial, avec des échanges commerciaux annuels qui atteignent des sommes colossales. En 2024, selon les dernières données d’Eurostat, ces échanges ont représenté un volume total de 731,1 milliards d’euros, confirmant la place de la Chine comme l’un des partenaires commerciaux les plus stratégiques de l’UE.

L’année dernière, l’UE a exporté vers la Chine des biens d’une valeur de 213,3 milliards d’euros, principalement des machines, des équipements industriels et des véhicules, secteurs où l’expertise européenne reste très prisée. En retour, les importations en provenance de Chine ont atteint 517,8 milliards d’euros, dominées par les produits électroniques, les appareils mécaniques et les textiles. Ce déséquilibre a engendré un déficit commercial de 304,5 milliards d’euros pour l’UE, un chiffre qui alimente les débats sur la nécessité de rééquilibrer cette relation.

La Chine se positionne ainsi comme le premier partenaire commercial de l’UE pour les importations, représentant 21,3 % des biens entrant dans le bloc, loin devant les États-Unis (13,7 %) et le Royaume-Uni (6,8 %). En termes d’exportations, elle occupe la troisième place (8,3 %), derrière les États-Unis (20,6 %) et le Royaume-Uni (13,2 %). Cette dynamique illustre la dépendance croissante de l’Europe vis-à-vis des produits chinois, notamment dans les technologies et les biens de consommation.

Cependant, ces chiffres impressionnants ne racontent qu’une partie de l’histoire. Les tensions commerciales entre Bruxelles et Pékin se sont intensifiées ces dernières années, marquées par des différends sur les subventions chinoises, les pratiques de dumping et les restrictions d’accès au marché. En 2024, l’UE a renforcé ses mesures antidumping, notamment sur les véhicules électriques chinois, tandis que Pékin a riposté avec des enquêtes sur des produits européens comme le cognac.

Malgré ces frictions, les deux puissances maintiennent une interdépendance économique forte. L’Allemagne, les Pays-Bas et l’Italie se distinguent comme les principaux acteurs européens dans ce commerce bilatéral, l’Allemagne représentant à elle seule près de 40 % des exportations de l’UE vers la Chine. À l’inverse, des pays comme l’Irlande et le Luxembourg sont les seuls à afficher un excédent commercial avec la Chine, grâce à des niches spécifiques comme les produits pharmaceutiques et financiers.

En 2025, les perspectives restent incertaines. Avec une croissance chinoise prévue entre 4 et 5 % et une Europe confrontée à une stagnation économique (1,1 % de croissance estimée), les échanges pourraient ralentir. Pourtant, des opportunités subsistent, notamment dans les secteurs de la transition verte et des technologies avancées, où la coopération pourrait s’intensifier.

En conclusion, les échanges commerciaux entre la Chine et l’UE, évalués à plus de 730 milliards d’euros annuels, témoignent d’une relation aussi lucrative que complexe. Alors que les deux blocs naviguent entre coopération et rivalité, l’avenir de ce partenariat dépendra de leur capacité à trouver un équilibre face aux défis géopolitiques et économiques croissants.