Mpox: le premier cas au Pakistan accroit les craintes d'une propagation mondiale
Le Pakistan a enregistré vendredi son premier cas de mpox, un jour après la découverte en Suède d'un patient porteur d'une souche plus virulente du virus, une première hors d'Afrique où sévit une épidémie qui a poussé l'OMS à déclencher une alerte sanitaire mondiale.
La recrudescence du mpox en République démocratique du Congo (RDC), qui touche aussi le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l'Ouganda, a incité l'Organisation mondiale de la santé à déclarer mercredi une urgence de santé publique de portée internationale, l'alarme la plus élevée qu'elle puisse déclencher.
L'Agence suédoise de santé publique a déclaré jeudi à l'AFP qu'elle avait enregistré un cas de sous-type clade 1b, la même nouvelle souche qui a fait son apparition en RDC depuis septembre 2023.
Le patient a été infecté lors d'une visite dans "la partie de l'Afrique où il y a une épidémie majeure de mpox clade 1 ", a déclaré l'épidémiologiste Magnus Gisslen dans un communiqué de l'agence.
La souche du virus mpox à l'origine du cas au Pakistan n'était pas immédiatement connue vendredi, a souligné le ministère de la santé pakistanais dans un communiqué.
"La personne infectée vient d'un pays du Golfe", a précisé le ministère.
Le patient pakistanais, un homme de 34 ans, est traité dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, a déclaré Irshad Roghani, directeur de la santé publique de cette province.
"Pour le séquençage génétique de la souche, nous avons envoyé des échantillons à Islamabad", a ajouté M. Roghani.
- Plus d'infections probables -
Après la découverte du cas en Suède, l'OMS a averti que d'autres cas importés de la nouvelle souche en Europe étaient probables.
Le bureau régional européen de l'OMS à Copenhague s'entretient avec la Suède de la meilleure façon de gérer le cas.
"La confirmation du mpox du sous-type clade 1 en Suède reflète clairement l'interconnexion de notre monde (...) Il est probable que d'autres cas importés de clade 1 soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines", a prévenu l'organisme.
L'OMS met en garde contre toute stigmatisation de voyageurs ou de pays et préconise "d'éviter les restrictions de voyage et les fermetures de frontières" qui sont inopérantes. Et enjoint les pays de "travailler ensemble en partageant les données et en prenant les mesures de santé publiques nécessaires".
La Chine a annoncé vendredi renforcer ses contrôles vis-à-vis des personnes et des biens entrant sur son territoire, pour une durée de six mois.
L'épidémie touche particulièrement la RDC, pays d'environ 100 millions d'habitants. Son ministre de la santé, Samuel-Roger Kamba, a déclaré cette semaine dans une vidéo que le pays avait enregistré près de 16.000 cas "potentiels" et 548 décès cette année.
Il a annoncé la mise en place d'un "plan stratégique national de vaccination" ainsi que d'autres mesures pour lutter contre l'épidémie.
Anciennement appelé variole du singe - appellation abandonnée au profit du plus neutre mpox-, le virus a été découvert en 1958 au Danemark, chez des singes élevés pour la recherche. Il a été enregistré pour la première fois chez l'homme en 1970 dans ce qui est aujourd'hui la RDC.
Le mpox est une maladie virale qui se propage de l'animal à l'homme mais qui se transmet aussi via un contact physique étroit avec une personne infectée par le virus.
La maladie provoque de la fièvre, des douleurs musculaires et des lésions cutanées ressemblant à des furoncles.
Le ministère de la santé américain a annoncé mercredi que les Etats-Unis aller donner 50.000 doses de vaccin contre le mpox à la RDC, car la vaccination "sera un élément essentiel de la riposte à l'épidémie".
De son côté, le laboratoire pharmaceutique danois Bavarian Nordic, fabricant d'un vaccin ciblant le mpox, s'est dit prêt jeudi à produire jusqu'à 10 millions de doses d'ici 2025. Actuellement, le laboratoire a quelque 500.000 doses en stock.
Par ailleurs, Bavarian Nordic a demandé à l'Agence européenne du médicament l'extension de l'utilisation de son sérum aux adolescents de 12 à 17 ans.
Il existe deux sous-types du virus : le clade 1, plus virulent et plus mortel, endémique dans le bassin du Congo en Afrique centrale, et le clade 2, endémique en Afrique de l'Ouest.
Une épidémie mondiale qui a débuté en 2022, impliquant le clade 2b, a causé quelque 140 décès sur environ 90.000 cas, touchant principalement des hommes homosexuels et bisexuels.
Le clade 1b, plus dangereux et actuellement en circulation, est plus transmissible et notamment par des contacts non sexuels, menaçant les enfants.
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(S.A.Dudajev--DTZ)