Litige Mbappé/PSG: la LFP examine l'appel du club mardi
Le PSG et Kylian Mbappé ont rendez-vous devant la commission paritaire des recours de la Ligue de football professionnel (LFP) mardi après l'appel du club parisien dans l'affaire des 55 millions d'euros de salaires impayés et autres primes que lui réclame son ancienne star.
Cette audience, prévue à 15H00 (13H00 GMT), a fait l'objet lundi d'une nouvelle passe d'armes entre le joueur et son ancien club par réseaux sociaux et communiqué interposés à la suite d'un article du quotidien suédois Aftonbladet. Selon le média, une enquête pour viol a été ouverte par la police suédoise après le passage de Mbappé avec son entourage à Stockholm, la semaine passée.
Un autre journal suédois, Expressen, a affirmé que Mbappé était directement visé par une enquête pour "viol et agression sexuelle" et considéré comme "raisonnablement suspect", soit le degré de suspicion le plus faible prévu par la législation suédoise.
"FAKE NEWS !!!! Ça en devient tellement prévisible, veille d'audience comme par hasard", s'est insurgé le joueur du Real Madrid sur le réseau social X, établissant un lien entre l'article d'Aftonbladet et l'audience de mardi.
A la question de savoir s'ils avaient connaissance d'une plainte à l'encontre du joueur, son entourage a répondu "non" à l'AFP, et ajouté dans un communiqué: "Ces accusations sont totalement fausses et irresponsables, et leur propagation est inacceptable".
Indirectement mis en cause par le joueur, le Paris SG a préféré "l'ignorer et garder sa classe et sa dignité", a confié à l'AFP une source proche du club.
La LFP a enjoint le PSG à verser 55 millions d'euros d'impayés à Kylian Mbappé, parti cet été au Real Madrid.
Saisie par l'attaquant star des Bleus, la commission juridique de la LFP avait préconisé le mois dernier une médiation mais, face au refus du joueur, elle a demandé dans la foulée au PSG de payer les 55 millions sous huitaine, une décision contre laquelle le PSG a fait appel.
La commission des recours de la LFP, composée de deux membres du syndicat des joueurs (UNFP), de deux membres de celui des clubs (Foot Unis), d'un président indépendant, le magistrat Vincent Reynaud, et d'un juge départiteur, peut confirmer ou infirmer cette décision.
- Accord valide ou accord occulte ? -
Si elle venait à infirmer la première décision de la LFP, la commission paritaire aurait plusieurs possibilités devant elle, notamment celle de rejuger intégralement le litige elle-même, ou de le renvoyer devant la commission juridique, comme un retour à la case départ.
Si la décision de la commission paritaire peut être prise dès après l'audition des deux parties, il faut en général quelques jours pour en rédiger ses conclusions.
En fonction de ce que décidera cette commission paritaire, plusieurs autres recours sont possibles: auprès de la Fédération française de football (FFF), dont dépend la commission supérieure d'appel, puis devant un tribunal administratif avec une conciliation devant le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) ou devant le conseil de prud'hommes.
Le litige entre le PSG et Kylian Mbappé trouve sa source dans le statut d'un accord passé au cœur du mois d'août 2023, alors que l'attaquant français était mis à l'écart de l'équipe pour avoir refusé de prolonger au PSG (cette prolongation aurait garanti au club de toucher l'argent d'un transfert alors que Mbappé s'est engagé libre avec le Real Madrid au terme de la saison 2023-24).
Dans cet accord, le joueur s'engageait à renoncer à 55 millions de primes diverses s'il venait à partir libre en fin de saison - ce qu'il a donc fait.
Mais la validité de cet accord, que le joueur lui-même a évoqué publiquement face aux journalistes en janvier dernier, est contestée par le camp Mbappé. Dans son entourage, on parle d'un "accord occulte".
Kylian Mbappé demande le versement d'une somme de 55 millions d'euros qui comprend l'ultime tiers d'une prime à la signature (36 millions d'euros brut) que le joueur était censé toucher en février, les trois derniers mois de salaires prévus dans son contrat (avril, mai, juin), ainsi qu'une prime d'éthique sur ces trois mois.
(V.Korablyov--DTZ)