JO-2024: une cérémonie audacieuse et inclusive, qui marque l'histoire des Jeux
Des mégastars, une créativité folle, une ode à la diversité: la cérémonie d'ouverture des JO de Paris a suscité un enthousiasme quasi unanime, y compris à l'étranger, et dressé le tableau d'une France ouverte sur le monde.
"Cérémonie la plus audacieuse, de mémoire d'homme" (El Pais), "mémorable" (CNN), "brillant (...) et émouvant (BBC), un spectacle "pour l'éternité (Frankfurter Allegmeine Zeitung)... Les superlatifs pleuvent samedi dans la presse internationale et française, à propos de cette cérémonie imaginée par Thomas Jolly.
Il fallait faire aussi bien sinon mieux que les Britanniques qui avaient réussi pour les JO de Londres, en 2012, à emmener la reine Elisabeth II dans une vidéo drôlissime avec James Bond (Daniel Craig).
Et aussi éviter les clichés jugés ringards de la cérémonie d'ouverture en 2023 du Mondial de rugby en France, censée "célébrer l'art de vivre à la française" avec des références à la France des années 1950, selon son co-auteur, l'acteur Jean Dujardin.
La pluie battante n'aura pas empêché vendredi la tenue de ce show de quatre heures, qui cassait les codes olympiques en sortant pour la première fois du stade et mêlant parade, défilé des délégations et protocole olympique le long de la Seine.
Il y a eu certes "des modifications (...), on a dû retirer certaines séquences", a admis le directeur artistique Thomas Jolly, y compris jusque vingt minutes avant le début. Mais "tous les tableaux ont été tenus".
- "wooow" -
Les organisateurs tablaient sur plus d'un milliard au niveau international.
A Paris, il a été suivi par 326.000 spectateurs sous ponchos et parapluie postés le long des quais ou au pied de la Tour Eiffel, où les rayons lasers du final ont émerveillé.
"C'était incroyable malgré la pluie. Céline Dion, la tour Eiffel, c'était wooow !", s'est enthousiasmé Arturo Sahagun, un spectateur mexicain. Lui a trouvé "géniale" l'ambiance le long du fleuve, où défilaient les délégations, embarquées sur 85 bateaux, grecs en premier, français clôturant le bal.
D'autres spectateurs toutefois, ont, en milieu de soirée, quitté le périmètre de sécurité, trop mouillés pour regarder la suite.
Il faut dire qu'avec Céline Dion, plus forte que la maladie pour chanter "L'hymne à l'amour" d'Edith Piaf, Aya Nakamura chantant au milieu de la Garde républicaine, Lady Gaga en reine de cabaret... l'émotion et la surprise étaient au rendez-vous.
- "mon coeur est avec vous" -
Le défilé a regorgé de trouvailles: funambules et acrobates sur des perches, breakdance, BMX, chorégraphies sur les échafaudages de Notre-Dame et sur les toits de monuments iconiques. Egalement références - souvent humoristiques - à l'Histoire de France, clins d'oeil au cinéma, à la littérature, à la musique, la mode...
Jusqu'à l'allumage, par Teddy Riner et Marie-José Pérec, de la vasque, montée ensuite en ballon montgolfière dans le ciel de Paris.
Une parade embrassant à la fois sport et art, disciplines académiques et pop culture française. Exemple réussi: ce "Ah ! Ca ira" décoiffant interprétée par la chanteuse lyrique Marina Viotti et... le groupe de metal à l'aura internationale Gojira, sous une Marie-Antoinette tenant à la main sa tête tranchée.
La séquence où l'ovni de la chanson française Philippe Katerine est apparu en Dionysos bleu pailleté a été une des plus commentées sur les réseaux sociaux, mais semble avoir plus amusé que fait grincer des dent.
Le spectacle aura aussi été une ode à la diversité mettant les femmes à l'honneur, tout comme la communauté LGBT+. Thomas Jolly avait promis de raconter un pays riche de sa "diversité" et de son "altérité".
Des représentants de l'extrême droite française y ont vu l'empreinte du "wokisme". Et n'ont pas manqué de réitéré leurs critiques au sujet de la présence d'Aya Nakamura.
L'épiscopat français s'est lui ému d'une Cène à l'esprit LGBT autour d'un Christ incarné par une DJ lesbienne, entourée de drag queens.
"Restez concentrés, allez, mon coeur est avec vous", a écrit Céline Dion aux athlètes, sur X, se disant "honorée" d'avoir chanté dans "l'une de ses villes favorites".
(W.Novokshonov--DTZ)