Deutsche Tageszeitung - Législatives: Wembanyama nouveau ténor dans un concert appelant à "s'éloigner des extrêmes"

Législatives: Wembanyama nouveau ténor dans un concert appelant à "s'éloigner des extrêmes"


Législatives: Wembanyama nouveau ténor dans un concert appelant à "s'éloigner des extrêmes"
Législatives: Wembanyama nouveau ténor dans un concert appelant à "s'éloigner des extrêmes" / Photo: © AFP

Après la star du foot Kylian Mbappé, la vedette du basket Victor Wembanyama a à son tour appelé jeudi à "s'éloigner des extrêmes", à trois jours du 1er tour des législatives anticipées, voix principales d'un concert de sportifs français concernés par l'enjeu politique actuel.

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"Bien entendu, les choix politiques sont personnels, mais pour moi il est important de s'éloigner des extrêmes, qui ne sont pas la direction à prendre pour un pays comme le nôtre", a déclaré le basketteur, interrogé jeudi lors d'une conférence de presse à Paris, à l'Insep.

Phénomène du basket mondial, Wembanyama (20 ans, 2,24 m) est parti à la conquête de la NBA l'an passé, après avoir été le premier Français de l'histoire N.1 de la draft. Auteur d'une première saison très convaincante, marquée par quelques records, avec les San Antonio Spurs, il sera une des grandes attractions des Jeux (26 juillet-11 août), où les Bleus espèrent dans son sillage à nouveau monter sur le podium olympique, trois ans après la médaille d'argent obtenue sans lui à Tokyo.

Son capitaine, Nicolas Batum, qui fut un des héros de la campagne de 2021 au Japon, a lui simplement appelé à aller voter, estimant que "ça peut être une très bonne chose que le niveau d'abstention soit très bas".

- "Boulot de citoyen" -

"Après, je ne vis pas en France (il joue depuis 2008 aux Etats-Unis, NDLR) (...), je ne peux pas juger la vie des gens au quotidien donc pousser ou influer", a-il ajouté. "Chacun doit se faire son propre avis par rapport à ce qu'il vit, ce qu'il pense être bon pour le pays et dès dimanche faire son boulot de citoyen."

La parole de Wembanyama, d'une résonance très forte, fait écho à la prise de position exprimée par Kylian Mbappé au début de l'Euro de foot actuellement disputé par l'équipe de France en Allemagne.

Le capitaine des Bleus avait affirmé le 16 juin, à la veille du premier match contre l'Autriche, être "contre les extrêmes".

"J'appelle les jeunes à aller voter, on voit que les extrêmes sont aux portes du pouvoir, on a l'opportunité de choisir l'avenir de notre pays", avait dit le futur attaquant du Real Madrid.

"On a besoin de s'identifier aux valeurs de tolérance, mixité et de respect. J'espère qu'on sera encore fier de porter ce maillot le 7 juillet", date du second tour, avait-il ajouté.

La veille, un autre attaquant des Bleus, Marcus Thuram, avait lui clairement appelé à faire barrage au Rassemblement national (RN) les 30 juin et 7 juillet, en guise de premier acte d'un concert de prises de paroles similaires de la part de plusieurs personnalités du sport français.

- "Situation critique" -

Une tribune publiée par L'Equipe a réuni près de 300 signataires dont l'ancienne athlète Marie-José Pérec, l'ex-vainqueur de Roland-Garros Yannick Noah, la navigatrice Isabelle Autissier, l'ancien footballeur Vikash Dhorasoo ou encore l'ex-rugbyman Serge Betsen, qui ont collectivement appelé à voter contre l'extrême droite, soulignant que ce parti "exploite (les) différences et manipule nos peurs pour nous diviser".

La semaine passée, le capitaine de Toulouse et du XV de France Antoine Dupont a lui mis en avant "les valeurs de diversité" du rugby pour inciter les Français "à aller voter" aux législatives anticipées.

Ces derniers jours, c'est Estelle Nze Minko, capitaine de l'équipe de France féminine de handball, qui a eu des mots bien plus forts pour exprimer son inquiétude, appelant elle aussi à "lutter contre l'extrême droite". "En tant que citoyenne, je suis touchée par la situation qui est critique, dangereuse", a-t-elle dit.

Dernier sportif de renom en date à se joindre au mouvement, la vedette de l'équipe de France de volley Earvin Ngapeth a lui dit "encourager les votes contre le Rassemblement national, qui véhicule des idées, des valeurs, des principes qui ne sont pas les miens".

"La France que j'aime est une France où tout le monde se mélange" a-t-il appuyé.

(I.Beryonev--DTZ)