Sur la route des Jeux/les études: "je reprendrai peut-être un cursus après les Jeux olympiques"
Depuis janvier 2021, l'AFP a suivi quinze sportifs et para-sportifs français et étrangers pour un carnet de bord de leur parcours jusqu'aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris. A l'approche des évènements, leurs récits sont regroupés par thématique, témoins du chemin sinueux qui les a menés, ou pas, à Paris-2024.
Dans ce cinquième épisode, trois sportifs évoquent leur parcours scolaire, mené de front avec leur objectif olympique.
. Prithika Pavade (19 ans, tennis de table), en attente de sélection
Après avoir suivi son lycée à l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance, basé à Paris), Prithika Pavade a intégré la Sorbonne Université en 2022 pour étudier les sciences de la Nature.
"L'avantage d'être à l'Insep c'est de pouvoir bien combiner les études et le sport, il y a des aménagements pour alléger nos heures de cours et faire en sorte que l'on soit plus efficaces", expliquait-elle en juin 2022.
"Je m'entraîne six jours sur sept, le plus souvent deux fois par jour. C'est sûr qu'il y a des périodes où c'est difficile de se motiver pour travailler. Les moments les plus difficiles, c'est quand on part un mois en compétition, en France ou à l'étranger. On n'a plus de cours quotidiens et parfois pendant plusieurs jours d'affilée on ne peut pas travailler de notre côté. C'est dur de se motiver pour reprendre le rythme".
"Quand je m'y remets, j'essaie de le faire de manière efficace en regardant des vidéos qui résument les cours. J'aime bien travailler plus tard ou parfois me lever un peu plus tôt, parce que j'ai l'esprit plus frais".
. Anaïs Maï-Desjardin (23 ans, kitefoil), non retenue
"Je ne me voyais pas sacrifier ma vie professionnelle future pour mon sport. Pour ma première année de médecine, j'ai dû mettre le kite en pause car je ne pouvais pas faire les deux. Je voulais valider ma première année du premier coup afin de pouvoir reprendre mon sport, et c'est ce qui s'est passé (en 2019). Je me suis donnée le challenge de continuer mes études tout en faisant mon sport".
Inscrite à la faculté de médecine de Lille, la sportive, qui s'entraîne principalement en Méditerranée, a bénéficié d'aménagements pour pouvoir mener à bien ses deux activités.
"Je suis super bien suivie par l'université de Lille, qui me donne accès à des aménagements. Ils sont très flexibles. Je peux travailler à distance, je suis dispensée de certains cours, mais évidemment pas des examens".
"Quand je suis en entraînement, je vais éviter de réviser car j'ai peur de m'y perdre. Parfois ce n'est pas facile car les examens approchent, mais je ne veux pas que ça altère mes entraînements. Souvent le week-end est dédié aux révisions mais ce n'est pas facile car après cinq jours d'entraînement, je suis fatiguée".
"Il ne faut pas trop faire d'écarts. C'est une hygiène de vie particulière mais ça me plaît bien car ça permet d'avoir une certaine rigueur. Après, à l'inverse, il ne faut tomber dans le burn-out!"
. Sasha Zhoya (21 ans, athlétisme), en attente de sélection
"J'ai l'équivalent du bac version Australie. J'avais commencé l'université en Australie, puis j'ai arrêté à cause de mon déménagement en France en 2020. Je suivais une licence des arts de la scène, danse classique et contemporaine. C'était tous les jours, de 08h30 à 17h00, du lundi au vendredi. On dansait beaucoup, en plus d'études plus théoriques sur l'anatomie par exemple. La danse m'intéresse, surtout le côté pratique. J'apprends dix fois plus vite quand je sollicite mon corps. On pouvait danser, être créatif. De toute façon, un apprentissage 100% assis derrière un bureau ce n'est pas pour moi".
"Je reprendrai peut-être un cursus après les Jeux olympiques. Ca va dépendre du résultat. Imaginons que je sois champion olympique, alors je repousserai encore la reprise des études je pense. Champion olympique, ça permet quand même de bien gagner sa vie! Sinon je reprendrai, c'est mon plan B".
"Mes amis à l'Insep font des études. Parfois je m'ennuie quand les autres sont en cours, et moi je n'ai rien à faire. Aller en cours ne me manque pas, mais utiliser mon cerveau pour apprendre des choses oui, un peu. Mais j'aime cette liberté de prendre le temps d'apprendre ce que je veux. Je m'occupe, en ce moment j'apprends à être DJ, à mixer, avec des vidéos Youtube".
(L.Møller--DTZ)