JO-2024: Vincent Luis victime de la "densité incroyable" du triathlon français
Le triathlon français, qui visera plusieurs médailles cet été aux Jeux olympiques de Paris, a laissé sur le bord de la route son plus grand nom, Vincent Luis, victime, à bientôt 35 ans, de la forte concurrence en interne.
L'affaire était tellement entendue chez les femmes, avec trois prétendantes naturelles à la sélection (Cassandre Beaugrand, Emma Lombardi et Léonie Périault), que c'était la seule véritable inconnue de l'annonce, mercredi, des triathlètes retenus pour les JO-2024.
Figure du triathlon tricolore depuis des années, Luis allait-il avoir une ultime chance de décrocher une médaille olympique individuelle après trois échecs à Londres (11e), Rio (7e) et Tokyo (13e)?
Les sélectionneurs ont tranché et lui ont préféré Léo Bergère, Pierre Le Corre et Dorian Coninx, pourtant victime en mai d'une double fracture au coude et au poignet droits.
"J'ai demandé des justifications sur la manière dont ils étaient arrivés à cette conclusion, mais j'ai reçu des réponses peu claires", a réagi sur Instagram Vincent Luis, dénonçant "un choix totalement discrétionnaire et arbitraire".
"La déception est forcément énorme et encore plus forte quand les Jeux olympiques se déroulent à la maison", a commenté le directeur technique national Benjamin Maze depuis Font-Romeu, dans les Pyrénées-Orientales, où les Français se prépareront ces prochaines semaines en altitude.
"Maintenant, il n'y a pas à rougir de la sélection de nos triathlètes français, qui ont su démontrer leur capacité à performer le jour-J", a-t-il ajouté.
La non-sélection de Luis, double champion du monde (2019 et 2020) relégué au rôle de premier réserviste après avoir été handicapé par des blessures les deux dernières saisons, témoigne selon le DTN de la "densité incroyable" de l'équipe de France de triathlon.
- "Marquer l'histoire" -
"L'ambition n'est pas seulement de participer, mais de marquer l'histoire des Jeux olympiques et de notre Fédération", a assumé le président de la FFTri Cédric Gosse. "Nous avons des raisons d'y croire".
Ces raisons se nomment chez les hommes Pierre Le Corre, seul Français à avoir rempli les critères de sélection objectifs mis en place par la Fédération, Léo Bergère, champion du monde 2022, et Dorian Coninx.
Une incertitude planait autour de ce dernier, champion du monde 2023, après une récente chute à vélo en compétition au Japon, qui lui a valu une opération au bras droit.
"J'étais sur le vélo le lendemain de l'opération, j'ai recommencé la course à pied et la muscu trois jours après et ça fait trois jours maintenant que je nage à nouveau avec mes deux bras", s'est défendu Coninx. "Honnêtement, je ne pense pas que ça ait du tout influé sur le niveau que j'aurai à Paris".
La sélection féminine prête beaucoup moins à discussion, entre Léonie Périault et Cassandre Beaugrand, victorieuses des deux premières étapes du circuit mondial 2024, et celle qui en domine actuellement le classement général, la jeune Emma Lombardi.
"C'est une grande fierté de pouvoir faire partie de cette belle équipe de France, qui n'a jamais été aussi performante", a dit Périault à l'AFP. "On arrive avec de grandes ambitions. J'ai hâte d'y être, parce que je sais qu'on va être soutenus par notre public".
Originaire de la région parisienne, l'athlète de 29 ans avait décroché avec le relais mixte en 2021 à Tokyo la seule médaille olympique en date du triathlon français. Elle y faisait notamment équipe avec Vincent Luis.
(P.Tomczyk--DTZ)