Tour d'Italie: Pogacar, insatiable, fonce sur tous les terrains
Après la 2e étape au profil d'une classique et la 7e étape contre-la-montre, Tadej Pogacar a écoeuré la concurrence sur une autre terrain de jeu, la montagne, où il a signé sa troisième victoire depuis le départ du Tour d'Italie, samedi.
Pour ses débuts dans le Giro, le Slovène de 25 ans ne fait pas de détails. Il s'est offert son premier succès d'étape et le maillot rose de leader du classement général dès le deuxième jour de course.
Au lendemain de sa démonstration dans le chrono de 40,6 km où il a dominé ses rivaux pour la victoire finale le 26 mai à Rome, tels des spécialistes de l'exercice comme Filippo Ganna, il a remis ça dans la première étape de montagne.
Julian Alaphilippe et Romain Bardet notamment ont bien tenté leurs chances en partant de loin ou, comme Valentin Paret-Peintre, en plaçant un contre dans le final, mais l'équipe UAE, implacable, a annihilé tous leurs efforts pour mettre Pogacar dans les meilleurs conditions dans la montée vers Prati di Tivo.
Protégé par Rafał Majka et Felix Grosschartner, le double vainqueur du Tour de France a profité des 14 kilomètres de ce col de 1er catégorie pour user tous ses adversaires.
Déjà vainqueur à Prati di Tivo à l'occasion de l'édition 2021 de Tirreno-Adriatico, "Pogi" a attendu les 200 dernières mètres pour placer une dernière accélération et couper la ligne d'arrivée en tête, en levant pour la première fois de ce Giro les bras au ciel.
- Dix victoires en 2024 -
Il a devancé, au terme des 152 km, le Colombien Daniel Martinez, son dauphin au classement, 2e, et l'Australien Ben O'Connor, 3e, tandis que le Gallois Geraint Thomas, 5e, a abandonné une poignée de secondes supplémentaires.
"Je ne m'attendais pas forcément à gagner aujourd'hui, mais l'équipe a fait du super boulot du début à la fin de l'étape", a-t-il expliqué.
"Rafal Majka a fait un excellent travail dans la montée vers Prati di Tivo, ce sont mes coéquipiers qui m'ont poussé à aller chercher cette victoire", a poursuivi le Slovène qui compte déjà à son palmarès 2024 dix victoires, dont les Strade Bianche et Liège-Bastogne-Liège.
A moins d'une énorme défaillance, il devrait pouvoir ajouter rapidement le Tour d'Italie à son tableau de chasse.
Après huit jours de course, il compte au classement général déjà 2 min 40 sec d'avance sur Martinez, tandis que Thomas est relégué à 2 min 58 sec.
"Je me suis senti beaucoup mieux aujourd'hui, c'était le jour et la nuit par rapport à vendredi" et le contre-la-montre où il a abandonné deux minutes à Pogacar, a assuré Thomas.
La 9e étape dimanche, suivie d'un jour de repos lundi, devrait permettre au peloton de souffler un peu après une premier tiers de course très exigeant.
A moins que l'équipe UAE, qui a mécontenté plusieurs équipes ce samedi en roulant rapidement derrière les échappés, n'en décide autrement. Ou que Pogacar tente de s'imposer maintenant en... sprinteur sur les 214 km entre Avezzano et Naples.
"J'espère que ce dimanche sera plus relax, mais attention les cinq derniers kilomètres peuvent être piégeux", a-t-il prévenu
(L.Møller--DTZ)