PSG: Tabitha Chawinga "savait qu'un jour", elle pourrait "jouer au foot"
L'attaquante du PSG Tabitha Chawinga, meilleure buteuse de D1 cette saison, qui sera opposée à l'OL samedi en demi-finale aller de Ligue des champions, "savait qu'un jour" elle pourrait "jouer au foot" malgré des parents qui lui interdisaient de pratiquer "un sport destiné aux hommes", a confié la Malawite dans un entretien à l'AFP.
Question: Vous êtes prêtée au PSG cette saison par le club chinois de Wuhan. Comment vous sentez-vous à Paris, souhaitez-vous y rester au-delà de votre prêt ?
Réponse: "Au PSG, je suis heureuse. Pour le moment, je me concentre sur mon jeu et sur le fait de jouer jusqu'à la fin de la saison et après, je donnerai des nouvelles."
Q: Vous avez connu Jocelyn Prêcheur, votre entraîneur, en Chine: cela vous a aidé dans votre adaptation au PSG ?
R: "Oui pour moi, c'était une bonne chose de le retrouver au PSG. Grâce à lui, j'ai pu m'adapter plus rapidement. C'est un bon entraineur, qui nous apprend beaucoup de choses, au groupe et à moi."
Q: Parlez-nous de votre très bonne entente avec l'attaquante française Marie-Antoinette Katoto ?
R: "Je suis heureuse de jouer avec Marie. Elle a pris soin de moi lors de mon arrivée au club. C'est une personne que j'apprécie et une joueuse de grande classe, avec de l'expérience. Je pense que chaque joueuse aimerait évoluer avec quelqu'un comme Marie. On a une bonne connexion sur le terrain: parfois elle m'aide à marquer, parfois c'est moi. En dehors du terrain également on s'entend très bien. Je la considère comme ma petite sœur car je suis plus vieille qu'elle (elles ont respectivement 27 et 25 ans, NDLR)."
Q: Vous êtes actuellement la meilleure buteuse (15 buts) et la meilleure passeuse de D1 (10 passes), ces statistiques sont-elles importantes à vos yeux ?
R: "J'apprécie avant tout de jouer pour l'équipe et pour chaque joueuse. Ce statut de meilleure buteuse ne m'a jamais mise sous pression parce que je suis une attaquante, c'est mon boulot d'attaquer, de marquer, de passer."
Q: Où situeriez-vous vos points forts et vos points à améliorer aujourd'hui ?
R: "Je pense que je me suis améliorée sur ma capacité à faire des passes, une attaquante ne doit pas juste marquer des buts. Mais ça reste quelque chose de primordial, donc, avec le coach, on continue de travailler là-dessus: sur le placement dans les espaces pour être la plus efficace."
Q: Dans quel état d'esprit abordez-vous la demi-finale de Ligue des champions que vous jouerez face à l'OL samedi ?
R: "Lyon est une belle équipe avec de l'expérience en Ligue des champions. Mais j'ai confiance en la capacité de toute l'équipe à réaliser un bon match et à la fin, ça sera vraiment qui aura le mieux joué".
Q: Vous êtes originaire du Malawi, vous avez eu un parcours difficile avant de pouvoir jouer au foot, pouvez-vous le retracer ?
R: "J'avais cinq ans quand j'ai commencé à jouer avec les garçons dans mon village. A cette époque, les filles ne jouaient pas au foot, on ne savait même pas qu'elles pouvaient le pratiquer. Pourtant, moi, j'entendais parler des grands championnats européens, des joueuses de haut niveau et cela m'inspirait beaucoup. Pourtant, mes parents ne voulaient pas que je joue au foot. Ils estimaient que ce sport était destiné aux hommes et préféraient que je reste concentrée sur l'école (...). Mais je savais qu'un jour, je pourrais jouer au foot".
Q: Du fait de votre histoire, êtes-vous fière de votre carrière aujourd'hui ?
R: "Pour en arriver-là, il m'a fallu franchir plusieurs étapes, y aller pas à pas. C'est de cela ça dont je suis très fière et d'évoluer aujourd'hui dans cette équipe du PSG, qui est l'une des meilleures équipes du monde."
Propos recueillis par Pierre BOTTE.
(T.W.Lukyanenko--DTZ)