C3: arrivés à Lisbonne, les supporters de l'OM craignent d'être privés de stade
"C'est n'importe quoi !" Alors que plus de 2000 supporters de l'OM sont arrivés ou vont arriver jeudi à Lisbonne, leurs billets pour le match face au Benfica ont été désactivés, une situation qui fait craindre de possibles incidents mais que les différentes parties essaient de résoudre.
Les fans de l'Olympique de Marseille pourront-ils assister jeudi soir au quart de finale de leur équipe face au Benfica au Stade de la Luz ? Ils sont en tous cas déjà présents en nombre à Lisbonne, billets payés et en mains.
Mais ces fameux billets ont été désactivés mardi par le club portugais, en réponse à une possible interdiction de déplacement pour ses propres fans lors du match retour dans une semaine à Marseille.
"Les gens sont tous là-bas ou en train d'arriver. Tout le monde est monté", a expliqué à l'AFP Christian Cataldo, responsable des Dodgers, l'un des principaux groupes de supporters de l'OM, qui est lui resté à Marseille.
"Ils ont pris des billets d'avion, des hôtels... Tu ne peux pas annuler tout ça comme ça. C'est n'importe quoi ! On espère juste que ça ne va pas mal se passer", a-t-il ajouté, précisant qu'environ 300 Dodgers devaient être présents jeudi soir à Lisbonne.
- Cafouillage administratif -
Sa soeur Corinne, arrivée mercredi au Portugal, raconte les messages qui s'échangent entre supporters et l'incertitude qui règne encore à moins de dix heures du match. "On n'a pas de nouvelles. On appelle ceux qui viennent, on a mis des messages, on leur dit d'être tranquilles et d'aller au rassemblement", a-t-elle dit à l'AFP.
"C'est compliqué. On prend des congés, on paie l'hôtel... La décision de Benfica on peut la comprendre, ils se disent que leurs supporters vont être interdits au retour, donc c'est normal. C'est plus la position de notre préfet qu'on ne comprend pas", a-t-elle ajouté.
Car la décision du club lisboète de désactiver les billets des plus de 3000 supporters marseillais initialement prévus est venue en réaction à l’information transmise par les autorités françaises que les fans du Benfica seraient interdits de se déplacer à Marseille, selon le sous-intendant Sérgio Soares, porte-parole de la police portugaise, interrogé par l'AFP.
A Marseille, les autorités assurent pourtant que l'interdiction de circulation des fans portugais autour du Stade Vélodrome lors du match retour n'a pas encore été prise, même si un texte en ce sens a bien été publié puis dépublié quelques heures plus tard mardi, à la suite d'un cafouillage administratif.
Dans un contexte de menace terroriste très élevée en France, la police redoute la présence de supporters non encadrés ou de hooligans recherchant la confrontation. Le ministère de l'Intérieur qui peut, lui, interdire purement et simplement le déplacement des supporters portugais, renvoie de son côté à la Préfecture de police de Marseille.
- La menace de Longoria -
A quelques heures de la rencontre, la situation semble donc bloquée, même si l'OM continue à chercher une solution et que les politiques marseillais s'activent.
"Avec l’annulation de leurs billets la veille du match contre Benfica, les supporters de l’OM sont victimes d’un traitement injuste et arbitraire en 1/4 de finale de l'Europa League. Rien dans leur comportement ne justifie de telles sanctions. Leurs billets doivent être réactivés", a ainsi tweeté Samia Ghali, adjointe au maire de la ville.
Sébastien Jibrayel, adjoint au maire en charge du sport, a de son côté écrit au président de l'UEFA Aleksander Ceferin pour lui demander d'intervenir, selon le quotidien régional La Provence.
En relation directe avec Rui Costa, l'ancien grand N.10 portugais désormais président du Benfica, le président de l'OM Pablo Longoria continue de son côté à pousser pour qu'une solution soit trouvée. Mercredi, il a assuré qu'il n'assisterait pas au match si les supporters de l'OM étaient interdits d'entrer au stade.
En attendant, la police portugaise a fait savoir qu'un dispositif "renforcé" serait mis en place pour accompagner les fans de l’OM au centre-ville, mais aussi aux abords du stade et dans le réseau de transports en commun.
(Y.Ignatiev--DTZ)