C1: le PSG retrouve son rival barcelonais sous la menace terroriste
Le Paris SG ouvre mercredi à 21H00 un nouveau chapitre de sa rivalité électrique avec Barcelone, un classique depuis la "remontada" de 2017, en accueillant le match aller de son quart de finale de Ligue des champions dans un contexte sécuritaire tendu par la menace terroriste.
En effet, la sécurité a été "considérablement" renforcée à Paris, a annoncé mardi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, après des menaces du groupe jihadiste Etat islamique visant les quarts de finale de cette compétition, quelques semaines après les attentats de Moscou et à 100 jours des JO.
"La sécurité est importante (...) mais on doit se concentrer sur ce qu'on doit faire, jouer au foot", a déclaré mardi le défenseur parisien Danilo Pereira.
Jouer au foot, le PSG commence à le faire plutôt bien cette saison, après les interrogations liées à l'ouverture d'une nouvelle ère postérieure au départ de Neymar et Messi, et à l'arrivée sur le banc de Luis Enrique.
Toujours en course en Ligue des champions où une finale n'est pas impensable dans un tableau ouvert, qualifiés pour la finale de Coupe de France, promis à un nouveau titre en Ligue 1, les Parisiens se sentent pousser des ailes. Et la double confrontation (retour le 16 avril à Barcelone) contre l'ennemi intime catalan est de nature à exciter les passions des joueurs et des supporters.
Mais aussi de l'entraîneur du PSG Luis Enrique, dont le Barça est le club de coeur - il y a été joueur de 1996 à 2004 puis entraîneur de 2015 à 2017. "Je suis un +socio culer+ (NDRL: du Barça) jusqu'à ma mort", même si désormais "ma maison et mon coeur sont à Paris", a-t-il confessé.
C'est en 2017 lors de sa dernière saison à cornaquer la "MSN" (Messi, Suarez, Neymar) qu'un soir de mars resté fameux, Barcelone renversa (6-1) un PSG qui se croyait à l'abri après sa large victoire trois semaines plus tôt (4-0).
- "Un match spécial" -
La "remontada" a été un séisme dans le foot européen et a connu plusieurs répliques qui ont deux fois concerné le PSG contre d'autres clubs (Manchester United en 2019, Real Madrid en 2022). Elle a tendu les relations entre le club de la capitale et le FC Barcelone.
Depuis, le PSG s'est vengé, mais sans public, en période de pandémie en 2021 (4-1, 1-1). Surtout, il a ravi au Barça ses deux plus grandes stars, Neymar en 2017 puis Messi en 2021, des départs qui ont endommagé durablement l'aura du club catalan.
L'été dernier, Paris lui a même chipé Ousmane Dembélé pour les 50 millions d'euros de sa clause libératoire, une somme plutôt faible aux regards des standards de mercato. D'autant que Dembélé cartonne cette saison: s'il n'a marqué qu'un petit but, loin des 39 buts de la superstar Kylian Mbappé, il est le dynamiteur de son équipe, et Luis Enrique l'adore.
Le technicien aime bien aussi Xavi, son homologue sur le banc du "Barça", pour l'avoir côtoyé en tant que joueur et dirigé comme entraîneur. Mais il l'a tancé mardi quand on lui a demandé qui, entre eux deux, incarnait le mieux l'identité de jeu catalane: "Sans aucun doute, moi. C'est mon avis. La possession du ballon, les buts, la pression, les titres, les trophées. Je représente le mieux le Barça même si d'autres pensent différemment."
Informé de cette surprenante sortie, Xavi a botté en touche avec un grand sourire: "Vous connaissez Luis Enrique, il est comme ça, on a une bonne relation personnelle, j'ai beaucoup de respect pour lui, c'est l'un des meilleurs coaches du monde, et il a une belle équipe".
Sur le terrain non plus, "ce ne sera pas une bataille entre Luis Enrique et moi, mais PSG contre Barcelone", a-t-il ajouté.
La confrontation s'annonce serrée et électrique. "Il y a eu beaucoup de transferts, il y a eu beaucoup de matches entre les deux clubs. Tout ça, ça donne de l'excitation", témoigne Danilo. "C'est un match spécial car les deux clubs sont de niveau mondial. Personne ne veut perdre ce match, ni nous, ni les dirigeants".
(P.Vasilyevsky--DTZ)