Deutsche Tageszeitung - Athlétisme: la sensation Thibaut Collet, Renaud Lavillenie en sursis

Athlétisme: la sensation Thibaut Collet, Renaud Lavillenie en sursis


Athlétisme: la sensation Thibaut Collet, Renaud Lavillenie en sursis
Athlétisme: la sensation Thibaut Collet, Renaud Lavillenie en sursis

Sensation aux Championnats de France en salle: le perchiste Thibaut Collet s'est emparé du titre avec un bond à 5,81 m qui lui ouvre les portes des Mondiaux de Belgrade alors que Renaud Lavillenie n'est plus assuré de sa place après avoir terminé 5e, dimanche à Miramas.

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A l'issue d'un concours d'une exceptionnelle densité, Collet a déboulonné la statue Lavillenie en réussissant à 22 ans le meilleur résultat de sa jeune carrière. Le fils de Philippe Collet, médaillé de bronze de l'Euro en 1986, a ainsi battu son record personnel et vivra en Serbie (18-20 mars) sa première grande compétition sous le maillot bleu.

Renaud Lavillenie n'est lui pas allé plus haut que 5,66 m et a eu en plus le malheur de voir son frère Valentin, victorieux l'an passé, finir 2e avec lui aussi les minima pour les Championnats du monde en poche (5,81 m). Conséquence: il y a désormais trois Français à avoir franchi la barre de référence cette saison (Thibaud Collet, Renaud et Valentin Lavillenie), pour seulement deux qualifiés.

Si l'on s'en tient aux règles définies par la Fédération française d'athlétisme (FFA), en cas d'égalité, le champion de France est prioritaire, les autres critères entrant en compte étant le classement mondial et les résultats passés dans les grandes compétitions.

A ce petit jeu, Renaud Lavillenie, 6e au ranking et bardé d'un palmarès long comme le bras, devance théoriquement son cadet, 11e mondial. Mais les jeux sont loin d'être faits et les responsables de la FFA vont avoir quelques maux de tête à l'heure de concocter la sélection.

Pour Valentin Lavillenie, les choses sont claires. En cas de non convocation en bleu, il considérerait la décision comme un "vol". Et tant pis si sa présence se ferait au détriment de son grand frère, champion olympique 2012 et ex-recordman du monde (6,16 m).

- "Ils vont m'entendre parler" -

"Je ne vais laisser personne prendre ma place, a-t-il lancé. J'ai fait le nécessaire. Je sais qu'il y a souvent des merdes à la fédé, mais si ils ne me prennent pas, ils vont m'entendre parler. On est trois à faire les minima. Logiquement, les Championnats de France, c'est la compétition qui compte le plus. Est-ce que je vais me prendre une douille? Je ne sais pas mais si c'est le cas, ça va chanter."

La mine des mauvais jours, Renaud Lavillenie a logiquement eu du mal à encaisser ce scénario cauchemar. Même s'il a voulu afficher une certaine sérénité au sujet des futurs choix de la FFA.

"Sur les bilans et tout le reste, je suis devant tout le monde, a-t-il expliqué. Je pense que j'ai quelque chose à jouer à Belgrade. On verra. C'est sûr que dès lors qu'il y a plus de sélectionnables que de places, il y a toujours des déçus."

Le Clermontois a des circonstances atténuantes. Sa femme étant sur le point d'accoucher, il est arrivé à Miramas la tête ailleurs. Une absence des Mondiaux en salle serait en tout cas une énorme désillusion pour l'ex-roi de la perche à 35 ans, qui tente de se relancer après une saison 2021 gâchée par les blessures.

Loin de ces considérations, Thibaut Collet ne pouvait que savourer son exploit, effectué sous les yeux de son père.

"C'est le plus beau concours de ma vie, a déclaré celui qui partage sa passion avec son frère Mathieu, lui aussi engagé aux +France+. Cela fait plusieurs mois que je mets tout en place pour faire des performances. Le résultat est juste incroyable. Avec ce que je faisais à l'entraînement, je me doutais que je pouvais me rapprocher de 5,75 m. Aujourd'hui, j'ai tout fait dans l'ordre, j'étais concentré, et techniquement, j'ai fait mes meilleurs sauts."

Sociétaire du club de Grenoble, Collet s'entraîne trois semaines par mois avec Renaud Lavillenie à Clermont sous les ordres de Philippe D'Encausse et se consacre désormais à plein temps à la perche après avoir obtenu un BTS. Il dispose en parallèle d'un emploi à la SNCF où il travaille "entre 50 et 70 jours dans l'année". Le voilà désormais admis dans la cour des grands de l'athlétisme mondial.

(S.A.Dudajev--DTZ)