Deutsche Tageszeitung - JO-2022/Biathlon: "Je n'ai plus peur de gagner", confie Fillon Maillet

JO-2022/Biathlon: "Je n'ai plus peur de gagner", confie Fillon Maillet


JO-2022/Biathlon: "Je n'ai plus peur de gagner", confie Fillon Maillet
JO-2022/Biathlon: "Je n'ai plus peur de gagner", confie Fillon Maillet

Le biathlète Quentin Fillon Maillet, encore impressionnant lors de son titre olympique en poursuite dimanche, sa quatrième médaille aux JO-2002, considère que l'une des clés de sa réussite est de ne plus avoir "peur de gagner".

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Après quatre médailles en autant de courses, le Jurassien a encore deux possibilités de podiums, le relais hommes mardi et la mass start vendredi, et sa confiance actuelle pourrait en faire l'homme de ces JO.

QUESTION: Après une telle démonstration, on peut se demander où vous allez vous arrêter ?

REPONSE: "Je ne vais pas m'arrêter tant que ça marche. Ca va au-delà de tous mes rêves, quatre médailles en quatre courses dont deux titres, c'est tout simplement incroyable. Je suis fier de moi car les conditions étaient vraiment dures et compliquées. J'ai trouvé la solution au tir dans ces conditions de vent et, en ski, c'était vraiment lent, c'était un combat, il fallait pousser, pousser et j'ai douté à pas mal de moments. Je savais qu'il fallait faire un beau tir. Johannes (Boe) était plus fort que moi hier (1er du sprint, Fillon Maillet 2e, NDLR) et, donc, j'avais 26 secondes de retard au départ de cette poursuite. Finalement, ma stratégie de faire le plein (au tir) a payé. Lui, il a craqué au tir et ça m'a permis d'aller chercher le titre, c'est tellement beau. Je suis fier de la façon dont ça s'est passé. 20/20 dans ces conditions, c'est fort."

Q: Comment parvenez-vous à gérer la pression ?

R: "C'est moi qui fais les choses, je suis acteur. Il y a eu beaucoup d'investissement dans le passé, c'est vraiment une belle récompense mais je ne m'attendais pas non plus à une telle récompense. Je n'avais pas rêvé à un scénario comme celui-là."

Q: En voyant les conditions météo ce matin, que vous êtes vous dit ?

R: "Quand on se lève le matin et qu'on voit qu'il y a du vent, de la neige, on se dit que c'est pareil pour tout le monde et, donc, je vais rester concentré sur moi et faire une belle performance et, cette belle performance, elle me fait gagner. Et puis j'aime la poursuite. Pour moi, c'est plus facile de courir quand je vois mes adversaires, j'aime la confrontation."

Q: Y a-t-il un moment où vous avez eu conscience d'être passé d'un biathlète régulièrement parmi les meilleurs à celui que vous êtes aujourd'hui, leader de la Coupe du monde et double champion olympique ?

R: "Je pense avoir croisé tout au long de ma préparation des personnes qui m'ont permis d'avoir d'avantage confiance en moi. Je n'ai plus peur de gagner et plus peur de jouer, d'être sur ce dernier tir et d'avoir de gros enjeux. Sur le dernier tir avec Latypov (le Russe, 2e), je sais qu'on joue la médaille d'or à ce moment-là, je ne sais pas ce qui va se passer et j'y vais, je ne tremble pas. Il y a beaucoup de choses qui se passent dans la tête et c'est la tête qui a décidé de gagner aujourd'hui. Et le corps a suivi, même si c'était difficile sur les skis."

Q: Craignez-vous le manque de récupération avant d'enchaîner mardi avec le relais et encore une possibilité de médaille ?

R: "Les athlètes qui n'ont pas fait le podium n'ont pas l'antidopage, la conférence de presse... La récupération est plus facile pour eux. Je suis aussi fier de cela, l'enchaînement des courses, ce n'est pas facile quand on réussit. On a encore un beau relais à aller chercher avec mes coéquipiers."

Q: Quelles sont vos atouts pour atteindre ce niveau ?

R:"J'ai des aptitudes physiques et mentales qui me permettent de réussir. C'est aussi beaucoup dans la tête, je ne lâche rien jusqu'au bout. J'ai encore envie, je suis en pleine possession de mes moyens et je profite encore de ces moments. Je vais essayer de récupérer pour la suite, avec un beau relais à aller chercher avec la France."

Q: Avoir côtoyé Martin Fourcade vous a-t-il inspiré ?

R: "Tous les champions comme Raphaël Poirée, Ole-Einar Bjoerndalen et Martin sont des inspirations. Quand je suis arrivé, Martin gagnait beaucoup et je me suis dit: +c'est peut-être impossible mais peut-être que je peux skier vite comme lui et peut-être que je jeux tirer aussi bien que lui+. Aujourd'hui, je suis là. J'écris l'histoire du biathlon."

Propos recueillis en zone mixte

(Y.Ignatiev--DTZ)