Basket: une qualification au goût amer pour les Bleues
Mission accomplie malgré la défaite: battue par le Nigeria (67-65), l'équipe de France féminine de basket-ball a encore livré une copie très terne mais a rempli son objectif en obtenant son billet pour le Mondial-2022, vendredi à Belgrade.
Au lendemain d'une victoire sans gloire et sans panache face au Mali (77-66), 40e nation mondiale, les Bleues, médaillées de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021, ne se sont guère rassurées mais profitent d'une formule qui garantit un ticket pour la phase finale de la Coupe du monde aux trois premières formations de la poule.
Quel que soit le résultat dimanche contre la Chine, elles termineront dans le Top 3 de ce groupe B grâce à un point-average favorable et seront donc présentes en Australie du 22 septembre au 1er octobre.
Mais d'ici là, le chantier semble immense tant les Françaises ont été secouées par les championnes d'Afrique en titre. Sur le papier, la qualification n'aurait dû être qu'une formalité pour les Bleues. Mais sans trois de leurs cadres (Sandrine Gruda, Endy Miyem, Sarah Michel) et avec à leur tête Jean-Aimé Toupane, fraîchement nommé entraîneur en octobre, elles avancent pour le moment dans une inconnue totale.
Sans inspiration face au Mali, elles ont de nouveau été incapables de trouver la solution devant l'agressivité et le jeu physique des Nigérianes.
Même si elles ont semblé plus appliquées en défense que la veille, elles ont pêché cette fois dans le secteur offensif avec beaucoup trop de déchet au tir (39,06%) en dépit d'une entame en fanfare (13-0), une avance de vingt points au début du deuxième quart-temps et l'apport de leur carte maitresse Marine Johannes (18 points).
- "Du travail" -
Déjà à la peine contre les Maliennes, la meneuse Olivia Epoupa, de retour en bleu après avoir manqué les JO sur blessure, n'a encore une fois pas existé, handicapée par trois fautes peu avant la pause et son temps de jeu a donc été assez limité.
Toupane, qui avait débuté sa mission en novembre sur une note mitigée en qualifications de l'Euro-2023 avec une déroute en Ukraine (90-71) suivie d'une victoire face à la Lituanie (83-56), a donc du pain sur la planche, lui qui souhaite ouvrir l'équipe de France dans l'optique des Jeux de Paris-2024.
"Il y a encore du travail mais on va apprendre de nos erreurs, a-t-il espéré. C'est une jeune équipe et un groupe en reconstruction. Il faut du temps pour mettre les choses en place et sur ces fenêtres internationales, on n'a pas le temps de travailler. On va essayer de finir par une victoire contre la Chine. Cela peut paraître stupide mais avoir cette ambition, c'est déjà une bonne chose."
Les joueuses ont semblé accuser le coup, et la qualification n'occulte pas le chantier qui les attend.
"Les Nigérianes ont mal commencé le match mais elles sont revenues avec plus d'intensité après la pause, en mode guerrière, et on n'a pas su répondre, a expliqué Alexia Chartereau. On a fait trop d'erreurs, on est vraiment déçues."
"On s'est relâché mentalement et on n'a pas su trouver les solutions, a abondé Iliana Rupert. On a joué en reculant alors qu'elles nous ont agressées. C'est un nouveau groupe et il faut créer des automatismes. Ce n'est pas inquiétant mais il ne faut pas que ça se reproduise. On n'est pas une nation qui aime jouer +sale+ comme on dit mais il va falloir que l'on apprenne."
(V.Sørensen--DTZ)