JO-2022: quelques affaires de dopage qui ont marqué l'histoire des Jeux
Plus de 400 sportifs ont été disqualifiés ou interdits de participation aux Jeux olympiques dans l'histoire de l'événement, pour 129 podiums modifiés pour cause de dopage, selon les estimations de l'AFP.
Quelques affaires qui ont marqué l'histoire des JO, sans que la liste soit exhaustive:
- 1960: le cycliste danois Knut Jensen meurt à la suite d'une chute lors de la course sur route des Jeux de Rome après avoir absorbé une dose massive de stimulants. Ce décès, puis celui de Tom Simpson lors du Tour de France 1967, incitent le Comité international olympique (CIO) à se doter d'une commission médicale et à édicter une liste des produits interdits.
- 1968: premiers contrôles antidopage aux JO, à Grenoble et Mexico. Le premier sportif convaincu de dopage est un pentathlète suédois, Hans Gunnar Liljenvall, pour usage d'alcool !
- 1988: le Canadien Ben Johnson fait sensation en remportant le 100 m en 9 sec 79, nouveau record du monde, devant la star américaine Carl Lewis. L'annonce, trois jours plus tard, de son contrôle positif au stanozolol (stéroïde anabolisant) provoque un immense scandale, le tout premier lié au dopage dans l'histoire des JO. Les stéroïdes restent de loin les produits les plus détectés aux Jeux - 225 des 401 cas recensés par l'AFP - devant les stimulants (50), qui comprend les amphétamines.
- 2000: le lanceur de poids américain C.J. Hunter est banni des Jeux de Sydney après avoir été contrôlé positif à la nandrolone. Sa femme, Marion Jones, rafle cinq médailles, dont trois d'or. Mais sept ans plus tard, acculée par la justice américaine, la sprinteuse américaine avoue avoir pris des produits dopants fabriqués sur mesure par le laboratoire Balco. Le CIO lui retirera toutes ses médailles. Marion Jones n'a jamais été contrôlée positive. Mais ses mensonges l'ont conduite à passer six mois en prison en 2008.
- 2002: sous la houlette de son nouveau président, Jacques Rogge, la politique antidopage du CIO s'accélère. Sept cas positifs sont recensés aux Jeux d'hiver de Salt Lake City alors qu'il n'y en avait eu qu'une poignée entre 1924 et 1998. Trois concernent des médaillés d'or en ski de fond, les Russes Larissa Lazutina et Olga Danilova et l'Espagnol Johann Mühlegg, qui sont contrôlés positifs à l'Aranesp, la dernière EPO de l'époque, grâce à la collaboration du groupe pharmaceutique la produisant.
- 2004: les Jeux d'Athènes sont les premiers régis par le Code mondial antidopage. Les sprinteurs grecs Konstantinos Kenteris et Ekhaterini Thanou, qui vont jusqu'à simuler grossièrement un accident de moto pour tenter d'échapper à un contrôle, en font les frais en étant exclus des Jeux. Au total, 26 infractions antidopage sont enregistrées à Athènes, un record. Sans compter le coureur cycliste Tyler Hamilton qui a rendu sa médaille d'or en 2011, après être passé aux aveux.
- 2006: la collaboration entre les forces de l'ordre italiennes et le CIO permet de mettre à jour aux Jeux d'hiver de Turin les sombres pratiques des fondeurs et biathlètes autrichiens. Les carabinieri découvrent dans leur chalet à Pragelato une véritable officine de transfusion sanguine.
- 2008: plus que les neuf contrôles positifs d'athlètes de second plan qui ont émaillé les Jeux de Pékin, ce sont les analyses complémentaires menées dans les mois suivants qui marquent un nouveau pas décisif. La mise au point d'un test de détection de l'EPO-Cera incite le CIO à vérifier tous les échantillons sanguins des athlètes concourant aux Jeux. Huit mois plus tard tombent cinq sportifs, dont le champion olympique du 1.500 m Rashid Ramzi, qui portait les espoirs du Bahreïn, et le médaillé d'argent de cyclisme sur route, l'Italien Davide Rebellin.
- 2014: Les Jeux olympiques d'hiver de Sotchi ont été un triomphe pour la Russie, avec 33 podiums dont 13 titres pour finir en tête du tableau des médailles. Mais deux ans plus tard, l'ancien chef du laboratoire antidopage de Moscou, Grigori Rodchenkov, avoue l'existence d'un système de tricherie d'Etat, qui a concerné 30 sports entre 2011 et 2015 impliquant les services secrets russes. Les agents du FSB remplaçaient les échantillons d'urines dopés par des échantillons "propre". Fin 2017, le CIO retire 13 médailles et disqualifie 43 athlètes présents aux JO, mais début 2018, le Tribunal arbitraire du sport (TAS) en acquitte 28 en raison de "preuves insuffisantes". Après ce scandale, la Russie est exclue fin 2020 pour deux ans des grandes compétitions internationales avec les JO de Tokyo et d'hiver de Pékin, mais les athlètes peuvent concourir sous un drapeau neutre comme ils l'ont fait à Rio en 2016.
- 2018: Le joueur de curling russe, Aleksandr Krushelnitskiy, médaillé de bronze, et sa compatriote, la bobeuse Nadezhda Sergeeva sont contrôlés positifs aux Jeux d'hiver de Pyeongchang, respectivement au meldonium et à la trimétazidine. En guise de sanction, le CIO a privé les Russes de défiler derrière leur drapeau lors de la cérémonie de clôture.
- 2022: Le patineuse russe Kamila Valieva, qui a remporté à 15 ans avec son pays l'épreuve par équipe des Jeux olympiques 2022 de Pékin, a fait l'objet d'un contrôle antidopage positif à la trimétazidine, le 25 décembre - quelques semaines avant le début des Jeux - ce qui pourrait priver du titre la Russie. Le résultat du contrôle a été connu le 8 février 2022, soit au lendemain du titre olympique par équipe des Russes.
(L.Møller--DTZ)