Deutsche Tageszeitung - JO-2022: "Je n'arrivais pas à me lâcher", analyse Perrine Laffont

JO-2022: "Je n'arrivais pas à me lâcher", analyse Perrine Laffont


JO-2022: "Je n'arrivais pas à me lâcher", analyse Perrine Laffont
JO-2022: "Je n'arrivais pas à me lâcher", analyse Perrine Laffont

Tenante du titre très attendue, Perrine Laffont a terminé au pied du podium de l'épreuve de ski de bosses des JO-2022 dimanche: "Je n'arrivais pas à me lâcher", a analysé la skieuse de 23 ans à l'issue de sa 3e participation aux Jeux olympiques d'hiver.

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QUESTION: Cette quatrième place est forcément une déception...

REPONSE: "Ce n'est pas le résultat que je voulais et c'est dur parce que je n'arrivais pas à me lâcher, à skier comme j'ai pu le faire en qualification. Mais ça reste des Jeux olympiques, ce sont des courses d'un jour et ça arrive. Je ne sais pas l'expliquer, ça a été ça tout le long de la soirée en fait. Les entraînements se sont plutôt bien passés, j'ai du mal à analyser".

Q: Qu'a-t-il manqué ?

R: "Tout le début de la saison a été super serré. Il aurait fallu un truc en plus ce soir que j'ai eu du mal à mettre en place. Le premier run a été dur, les premiers le sont en général. Pour le deuxième je me suis dit de me relâcher et finalement je ne l'étais pas plus. Certes il n'y a pas de médaille ce soir mais je vais aller me consoler avec celle de 2018. Un peu plus tard dans la soirée, ce sera plus dur. Quand j'ai voulu arrêter en 2019, je me suis promis de ne plus me rendre malade avec le sport. Et je pense que c'est un peu ça ce soir".

Q: Est-ce que la quatrième place de Benjamin Cavet que certains ont jugée injuste la veille, a pu influer?

R: "Je ne pense pas, ce sont des choses que j'ai l'habitude de gérer. Je m'étais préparée au meilleur comme au pire. Il finit quatrième, ce qui était beau aussi. Il aurait préféré une médaille. Mais c'est comme ça, ce sont des courses d'un jour. J'ai vite +switché+ sur moi".

Q: Est-ce juste un jour sans?

R: "Ca fait partie du sport quand on regarde le podium ce soir, il n'y a pas que des favorites. Jaelin (Kauff, 2e) et (Anastasia) Smirnova (3e), on ne les attendait pas du tout. Les Jeux olympiques sont durs parce que c'est une course d'un jour et ce ne sont pas forcément les favoris qui gagnent: regardez Anri (Kawamura) aussi qui fait cinquième".

Q: Est-ce votre façon de relativiser ?

R: "Ca ne reste que du sport. Ces dernières années, j'ai compris qu'il y avait plus important que le sport. Tout l'amour que j'ai autour de moi, ma famille, mes amis: ils ne m'aiment pas pour la skieuse que je suis ou les résultats que je fais mais la personne que je suis. C'est le plus important et c'est ce qui me fait relativiser tout ça. Ce ne sont que des médailles ajoutées dans un placard".

Q: Quelle va être la suite ?

R: "Là je pense que je vais avoir besoin d'un bon break. Ca fait neuf mois qu'on vit pour ça, qu'on essaye de tout construire pour arriver au mieux ce jour-là. Il va falloir prendre le temps de le digérer, ça fait partie d'une carrière d'athlète. Je vais faire la fin de saison, mais prendre le temps de couper".

Propos recueillis par Clément VARANGES et Thomas BACH

(B.Izyumov--DTZ)