Mpox: les premières recommandations de l'OMS attendues prochainement
L'OMS doit publier prochainement les premières recommandations de son comité d'urgence sur le mpox mais l'organisation et les ONG de santé appellent d'ores et déjà les fabricants de vaccins à accroître largement leur production.
"Nous avons besoin que les fabricants augmentent vraiment leur production pour que nous ayons accès à beaucoup, beaucoup plus de vaccins", a déclaré une porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé, Margaret Harris, lors d'un point de presse à Genève.
La recrudescence du mpox en République démocratique du Congo (RDC), portée par le clade 1b qui touche aussi le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l'Ouganda, a incité l'OMS à déclarer mercredi une urgence de santé publique de portée internationale, l'alerte la plus élevée.
L'OMS avait déjà pris une telle décision en 2022 lorsqu'une épidémie de mpox, portée par le clade 2b, s'était étendue à travers le monde. L'alerte avait été levée en mai 2023, mais l'OMS avait publié des recommandations aux pays, leur demandant notamment d'élaborer des plans nationaux de lutte ou encore de maintenir des capacités de surveillance.
Mme Harris a indiqué que l'OMS allait publier prochainement de nouvelles recommandations du comité d'urgence suite à la déclaration d'urgence, afin de guider au mieux les pays.
Jeudi, la Suède a annoncé avoir enregistré un cas de sous-type clade 1b, la même nouvelle souche qui a fait son apparition en RDC depuis septembre 2023, une première hors d'Afrique, accroissant les craintes d'une propagation mondiale.
La Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a annoncé vendredi qu'elle intensifiait ses efforts de réponse.
"Avec plus de 17.000 cas suspectés ou confirmés et un bilan dévastateur de 500 morts dans au moins 12 pays, l'épidémie a dépassé l'ampleur des années précédentes", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Le nouveau variant, bien que lié aux contacts sexuels, touche des personnes de tous âges et de tous milieux, selon la FICR, qui juge la situation "alarmante" en raison de la propagation rapide parmi les populations nouvellement exposées et de la propagation internationale dans des régions qui n'ont jamais connu ce virus.
- Ne pas paniquer -
"On a vu avec le Covid que les maladies ne connaissent pas de frontières. Mais il ne faut pas trop que les gens paniquent, il y a des protocoles pour traiter le mpox. Ce n'est pas quelque chose de complètement nouveau même si ce type de mpox est nouveau", a expliqué aux journalistes Bronwyn Nichol, responsable de la santé publique dans les situations d'urgence à la FICR.
Selon Mme Nichol, "la pénurie de tests, de traitements et de vaccins exige une réponse mondiale coordonnée, y compris un accès accru aux stocks de vaccins en Afrique".
"La plupart de ces stocks se trouvent toujours dans les pays riches. Certains ont été envoyés pour soutenir la réponse en Afrique, mais ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan", a-t-elle déploré.
Médecins sans frontières (MSF) soulignait également vendredi le manque de vaccins dans les pays qui en ont besoin.
L'ONG plaide pour que "les doses arrivent au plus vite et en masse" pour pouvoir protéger les populations dans les régions les plus affectées et notamment les populations les plus à risque telles que le personnel de santé congolais, les travailleuses du sexe et les personnes déplacées dans les camps.
MSF demande aux pays qui possèdent des stocks importants de vaccins de type MVA-BN et qui ne connaissent pas de flambées actives d'en faire don.
De son côté, l'OMS a discuté de la disponibilité de deux vaccins avec leurs fabricants, a indiqué Mme Harris.
Pour le MVA-BN, un demi-million de doses sont actuellement disponibles en stock, et 2,4 millions de doses supplémentaires pourraient être produites s'il y a des acheteurs, selon l'OMS. Pour 2025, 10 millions de doses supplémentaires pourraient encore être produites s'il y a "une demande d'achat ferme".
Quant à l'autre vaccin, le LC16, il n'est pas commercialisé mais produit pour le compte du gouvernement japonais, indique l'OMS, qui affirme qu'"il existe un stock considérable de ce vaccin" et que le Japon s'est montré très généreux par le passé en faisant des dons.
(W.Novokshonov--DTZ)