Frappes israéliennes intenses sur des fiefs du Hezbollah au Liban
L'armée israélienne a mené des raids aériens intenses samedi contre des fiefs du Hezbollah au Liban, au lendemain de l'annonce de l'examen par les dirigeants libanais d'une proposition de trêve émise par les Etats-Unis.
Puissant mouvement armé accusé par ses détracteurs de constituer un "Etat dans l'Etat", le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, un jour après l'attaque menée par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.
Après avoir affaibli le Hamas et après un an d'engrenage de violences transfrontalières, Israël a déplacé le principal front de guerre au Liban, en lançant le 23 septembre une intense campagne de bombardements destructeurs et meurtriers contre des fiefs du Hezbollah.
Israël dit vouloir mettre hors d'état de nuire le Hezbollah et le Hamas, deux alliés de l'Iran, son ennemi juré. Il affirme que son objectif au Liban est d'éloigner le Hezbollah des régions frontalières et de faire cesser ses tirs de roquettes qui ont déplacé quelque 60.000 habitants du nord d'Israël.
Seule faction à conserver ses armes au sortir de la guerre civile libanaise (1975-1990), au nom de la "résistance" contre Israël, le Hezbollah, créé et financé par l'Iran, s'est imposé comme une force politique incontournable au Liban.
Son ex-chef Hassan Nasrallah, tué par Israël le 27 septembre dans la banlieue sud de Beyrouth, était considéré comme l'homme le plus puissant du pays.
- 65 projectiles tirés du Liban -
Dans le sud du Liban, plusieurs villes dont Tyr et villages ont été la cible d'intenses frappes israéliennes, selon des médias. Deux secouristes liés au Hezbollah et à son allié chiite Amal, ont péri, d'après le ministère de la Santé.
Malgré les coups durs infligés au Hezbollah, ce dernier a revendiqué des tirs de roquettes contre le nord d'Israël, où l'armée a fait état de 65 projectiles tirés depuis le Liban dans la journée.
Outre les bombardements aériens incessants, les troupes israéliennes mènent depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du Liban.
Après près de deux mois de guerre, un haut responsable libanais a indiqué vendredi que l'ambassadrice des Etats-Unis à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté au Premier ministre Najib Mikati et au chef du Parlement Nabih Berri un plan en 13 points prévoyant notamment une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.
"M. Berri a demandé un délai de trois jours", a précisé sous couvert d'anonymat ce responsable qui n'a pas donné d'autres indications sur ce plan.
Plus de 3.440 personnes ont été tuées au Liban depuis le 8 octobre 2023, selon le ministère de la Santé, la majorité depuis le 23 septembre.
- 23 morts à Gaza -
Sur le front sud d'Israël, l'armée continue de bombarder la bande de Gaza dévastée, assiégée et menacée de famine selon l'ONU.
Les troupes israéliennes poursuivent leur offensive dans le nord de Gaza pour empêcher le Hamas d'y regrouper ses forces selon l'armée.
D'après la Défense civile, 23 personnes dont des femmes et des enfants ont été tuées dans des frappes notamment sur des maisons et une école abritant des déplacés dans le sud et le nord du territoire palestinien.
"Il y a eu une explosion très forte", a raconté Jamil Al-Masri après une frappe sur une maison près de Rafah (sud). "La maison a été détruite, il y avait des flammes, de la fumée et de la poussière partout".
Deux corps ont été sortis des décombres, et des personnes sont encore bloquées, a-t-il ajouté.
Vendredi, un membre du bureau politique du Hamas a réitéré les conditions du mouvement pour un cessez-le-feu avec Israël.
Toujours à Gaza, une source du Jihad islamique, groupe palestinien qui a participé à l'attaque du 7-Octobre au côté du Hamas, a annoncé samedi à l'AFP que deux de ses responsables -Abdel Aziz Al Minaoui et Rasmi Abou Issa- avaient été tués dans une frappe israélienne jeudi à Qoudsaya près de Damas.
L'armée israélienne, qui avait confirmé des raids sur le secteur, a refusé de commenter ces morts.
L'attaque du 7 octobre 2023 en Israël a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
L'offensive israélienne à Gaza a fait 43.799 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.
(U.Stolizkaya--DTZ)