Liban: nouveaux raids israéliens sur la banlieue sud de Beyrouth (média d'Etat)
Des raids aériens israéliens ont visé mercredi soir la banlieue sud de Beyrouth, a rapporté l'agence nationale d'information libanaise Ani, nouvelle série de frappes sur ce bastion du Hezbollah qui a lui revendiqué des attaques en territoire israélien.
Des images de l'AFPTV ont montré un épais nuage de fumée noire flotter sur la banlieue sud de la capitale libanaise. Le secteur a été visé à trois reprises au moins par l'aviation israélienne, selon Ani.
L'agence libanaise a rapporté des frappes contre Haret Hreik et Bourj el-Brajneh, des quartiers nommément mentionnés dans un appel d'évacuation posté plus tôt sur X par le porte-parole en langue arabe de l'armée israélienne, Avichay Adraee.
Avant ces raids matinaux, des habitants avaient fui à la hâte en voiture, alors que des tirs en l'air résonnaient pour alerter la population des bombardements à venir, selon un photographe de l'AFP.
Régulièrement visée depuis des semaines, la banlieue sud a été vidée d'une grande partie de ses habitants, mais certains reviennent dans la matinée pour inspecter leurs maisons ou leurs commerces.
Plus au sud de Beyrouth, hors des bastions du Hezbollah, une frappe israélienne a également visé un immeuble dans la localité densément peuplée de Aramoun.
Au moins huit personnes parmi lesquelles trois enfants et trois femmes ont été tuées et 17 autres blessées, selon un bilan actualisé des victimes fourni par le ministère de la Santé, qui plus tôt avait fait état de "restes humains" retrouvés sur place.
Un photographe de l'AFP a vu des secouristes fouiller les décombres d'un immeuble de quatre étages, dont trois ont été soufflés.
- Missiles et drones sur Tel-Aviv -
De son côté, le Hezbollah a affirmé avoir ciblé à quatre reprises des sites militaires de Tel-Aviv et de sa banlieue.
Le mouvement a notamment dit avoir utilisé des "drones explosifs" et des "missiles balistiques" pour mener deux attaques successives contre le quartier général de l'armée israélienne à Tel-Aviv, où se situe le ministère de la Défense.
Interrogé par l'AFP après la première attaque de drones, le bureau du porte-parole de l'armée israélienne a dit "ne pas réagir aux allégations du Hezbollah".
L'armée israélienne a aussi déclaré avoir intercepté 40 projectiles lancés depuis le Liban mercredi, parmi lesquels au moins deux drones, ajoutant que ces attaques n'avaient pas fait de blessés.
En soirée, l'armée israélienne a annoncé la mort de six soldats, tués dans le sud du Liban.
Elle a lancé le 23 septembre une intense campagne de bombardements au Liban, visant notamment les fiefs du Hezbollah, et déclenché le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du pays.
Elle dit vouloir neutraliser le Hezbollah pour permettre le retour des habitants du nord d'Israël, déplacés par près d'un an de tirs du mouvement libanais, qui a lancé en octobre 2023 un "front de soutien" au Hamas palestinien, au lendemain de la guerre à Gaza.
Plus de 3.360 personnes, en majorité des civils, ont été tuées selon les autorités libanaises depuis le début des affrontements en octobre 2023 entre Israël et la formation lourdement armée.
La plupart des victimes ont été tuées depuis septembre 2024. Le Hezbollah pour sa part n'annonce plus ses pertes depuis la mort de son chef, Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth le 27 septembre.
(N.Loginovsky--DTZ)