La ligne à grande vitesse Paris-Lyon ferme à partir de vendredi soir jusqu'à mercredi matin
A partir de vendredi soir minuit et jusqu'à mercredi matin 5h00, plus aucun train ne circulera sur la ligne à grande vitesse entre Paris et Lyon, la plus fréquentée d'Europe, pour y changer le système de signalisation et "gagner en sécurité et en fréquence".
Les TGV qui font la liaison entre la capitale et le sud-est de la France seront contraints d'emprunter la voie classique, doublant au minium le temps de trajet.
Rallier Lyon depuis Paris prendra 4H30 au lieu de 2H00, Paris-Marseille , 7H30 au lieu de 3H et Paris-Grenoble, 6H00 au lieu de 3H00.
"Ce week-end a été choisi parce que c'est un des week-ends où il y a le moins de trafic", malgré le lundi férié, a expliqué le ministre délégué aux Transports François Durovray, invité de la matinale de TF1.
"Ca a été prévu longtemps à l'avance", a-t-il ajouté, son cabinet précisant que l'opération se prépare depuis six ans.
Il s'agit d'installer un nouveau système de signalisation, l'ERTMS, qui va permettre d'augmenter la fréquence des trains, passant de 16 circulations par heure et par sens, au lieu de 13 actuellement, à l'horizon 2030.
Ce nouveau système doit aussi améliorer la sécurité et surtout, permettre l'interopérabilité des réseaux européens puisque les pays de l'Union européenne doivent progressivement équiper leurs lignes structurantes.
Le but est de faciliter les trajets transfrontaliers en Europe. L'installation du système ERTMS sur la ligne Paris-Lyon coûtera 820 millions d'euros, dont 120 millions financés par l'Europe, le reste étant réglé par SNCF Réseau.
La France a du retard par rapport à ses voisins et, actuellement, seules trois lignes à grande vitesse sont équipées de l'ERTMS, les plus récentes: Tours-Bordeaux, Paris-Rennes et Paris-Strasbourg.
Après Paris-Lyon, l'ERTMS doit être déployé sur la ligne classique entre Marseille et Vintimille, avec un premier tronçon équipé en 2027.
Cette technologie coûte cher et les investissements sont évalués à environ 500 millions d'euros par an jusqu'en 2044 par le cabinet du ministère des Transports, date à laquelle 6.100 km de ligne devraient être équipées.
Loin des orientations fixées par le Conseil européen qui recommande 9.000 km équipés en France en 2030 et 11.100 en 2040 pour "construire un réseau de transport fiable, sans discontinuité et de haute qualité (....) à travers toute l'Europe".
Pendant tout le week-end, environ 1.000 cheminots de SNCF Réseau seront mobilisés pour assurer le changement de système. Ils vont devoir reconnecter 57.000 fils sur 250 postes d'aiguillage, une opération d'une ampleur inégalée sur une ligne à grande vitesse en activité.
(G.Khurtin--DTZ)