Deutsche Tageszeitung - Russie: les sénateurs ratifient le traité de défense mutuelle avec la Corée du Nord

Russie: les sénateurs ratifient le traité de défense mutuelle avec la Corée du Nord


Russie: les sénateurs ratifient le traité de défense mutuelle avec la Corée du Nord
Russie: les sénateurs ratifient le traité de défense mutuelle avec la Corée du Nord / Photo: © POOL/AFP/Archives

La chambre haute du Parlement russe a ratifié mercredi matin le traité de défense mutuelle avec la Corée du Nord, dont des soldats sont déjà, selon Kiev et Washington, sur le point de rejoindre les Russes combattant les forces ukrainiennes.

Taille du texte:

Ce vote du Conseil de la fédération, qui intervient deux semaines après celui des députés, ne faisait guère de doute et aucun sénateur n'a voté "contre", alors que Moscou et Pyongyang ont opéré un rapprochement éclair depuis que la Russie s'est lancée à l'assaut de l'Ukraine en février 2022.

Conclu au cours d'une rare visite de Vladimir Poutine à Pyongyang, en juin, ce traité entre deux bêtes noires des Etats-Unis, prévoit notamment "une aide militaire immédiate" réciproque en cas d'attaque contre l'un des deux pays.

Une participation des soldats nord-coréens aux combats, dont les Occidentaux pensent qu'elle est imminente, serait un nouveau coup dur pour les troupes ukrainiennes, en manque d'hommes et d'armes, qui reculent sur de nombreux tronçons du front.

La victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine semble par ailleurs une promesse de voir l'aide se tarir et les Ukrainiens redoutent que dès son retour à la Maison Blanche en janvier, le Républicain ne les force à négocier avec la Russie dans des conditions très favorables à Moscou.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé lui lundi soir que 11.000 militaires nord-coréens se trouvaient déjà dans la région russe de Koursk où, depuis son offensive surprise en août, l'armée ukrainienne occupe quelques centaines de kilomètres carrés.

Plusieurs responsables ukrainiens ont même suggéré qu'ils avaient déjà dû faire face au feu ukrainien, comme le chef du centre de lutte contre la désinformation, Andriï Kovalenko, qui a assuré sur Telegram que certains "avaient déjà essuyé des tirs dans la région de Koursk".

Pyongyang et Moscou n'ont ni confirmé ni infirmé ce déploiement.

- "Dans les prochains jours" -

Le Département d'Etat américain a dit le 31 octobre s'attendre à l'engagement nord-coréen "dans les prochains jours" et le secrétaire d'Etat Antony Blinken a jugé que la Russie avait l'intention d'"utiliser ces forces dans des opérations en première ligne".

Cette internationalisation du conflit déclenché en février 2022 par l'assaut russe en Ukraine marquerait une nouvelle escalade.

L'Ukraine s'agace dès lors de la timidité de ses soutiens occidentaux qui ne l'autorisent toujours pas à frapper la Russie de manière discrétionnaire avec les missiles fournis par l'Europe et les Etats-Unis.

En octobre, l'armée russe a progressé de presque 500 kilomètres carrés en Ukraine, son gain territorial le plus important sur un mois depuis mars 2022 et les premières semaines du conflit.

"Nous voyons une augmentation du nombre des Nord-Coréens (près du front) mais pas d'augmentation de la réaction de nos partenaires", s'est désolé lundi Volodymyr Zelensky.

- "Jusqu'au jour de la victoire" -

La Russie et la Corée du Nord se sont considérablement rapprochées depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.

A l'instar de l'Iran, un autre adversaire existentiel de Washington, la Corée du Nord est accusée par Kiev et les Occidentaux de fournir obus et missiles aux militaires russes.

Elle est soupçonnée de notamment demander en échange des technologies qui l'aideront à renforcer son arsenal nucléaire, en particulier dans le domaine des missiles.

Mardi, les Nord-Coréens ont effectué un nouveau tir d'essai d'un engin balistique intercontinental, montrant leur détermination à poursuivre leur programme de développement de leurs armes nucléaires.

A l'occasion d'une visite de plusieurs jours en Russie, pendant laquelle elle a été reçue lundi par Vladimir Poutine, la cheffe de la diplomatie nord-coréenne Choe Son-hui a promis que son pays resterait au côté de son partenaire jusqu'"au jour de la victoire" en Ukraine.

Dans ce contexte, la Corée du Sud, une importante exportatrice d'armes, a fait savoir qu'elle étudiait la possibilité de directement envoyer de l'armement à l'Ukraine.

Elle s'y opposait jusqu'à présent en raison d'une politique nationale de longue date qui l'empêchait de fournir des armes à des pays en guerre.

(M.Dylatov--DTZ)

En vedette

Visé par un mandat d'arrêt de la CPI, Netanyahu promet de "continuer à défendre" Israël

Après plus d'un an de conflit à Gaza, la Cour pénale internationale a provoqué la fureur d'Israël en émettant jeudi des mandats d'arrêt sans précédent contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

L'Iran cible d'une nouvelle résolution pour ses activités nucléaires "troublantes"

Un programme nucléaire "troublant": les diplomates occidentaux ont dressé jeudi à Vienne un réquisitoire sévère contre l'Iran et fait adopter une nouvelle résolution critique, avec le risque d'une riposte de Téhéran.

"L'appel de Valparaiso": France et Chili unissent leurs efforts pour la protection des océans

Le président français Emmanuel Macron et son homologue chilien Gabriel Boric ont lancé jeudi depuis le Chili "l'appel de Valparaiso", une initiative commune destinée à renforcer les relations bilatérales en matière de protection des écosystèmes marins et côtiers.

Surveillance de Ruffin au profit de LVMH: au tribunal, des prévenus réfutent toute "infiltration"

"Un abus de langage": au procès de l'ancien patron du renseignement Bernard Squarcini et de neuf autres personnes, plusieurs prévenus ont réfuté avoir "infiltré" et espionné l'association Fakir de François Ruffin pour l'empêcher de perturber les assemblées générales du groupe de luxe LVMH.

Taille du texte: