Deutsche Tageszeitung - En Gironde, de la terre brûle depuis les incendies de l'été dernier

En Gironde, de la terre brûle depuis les incendies de l'été dernier


En Gironde, de la terre brûle depuis les incendies de l'été dernier
En Gironde, de la terre brûle depuis les incendies de l'été dernier / Photo: © AFP/Archives

Sur les berges calcinées d'un lac de Gironde de petits panaches de fumée s'échappent de terre, seul indice d'un feu toujours actif en sous-sol, dix mois après les gigantesques incendies de l'été dernier.

Taille du texte:

En trois endroits du Domaine départemental d'Hostens, en pleine forêt des Landes de Gascogne, ce foyer invisible consume inexorablement les veines d'une ancienne mine de lignite. Les fumerons apparaissent et disparaissent à mesure que ce charbon jeune s'embrase en creusant des cheminées jusqu'à la surface.

Afin de circonscrire les zones de chaleur, des drones équipés de caméras thermiques ont mesuré des températures souterraines dépassant parfois les 200 degrés.

"Le danger est permanent et invisible. C'est comme mettre les pieds dans un barbecue, au milieu de cendres brûlantes", abonde Laurent Salaün, responsable du service environnement au Département.

Les lacs du domaine d'Hostens, aux plages bordées de pins, ont été aménagés dans les excavations d'une mine à ciel ouvert ayant alimenté en combustible une centrale électrique du début des années 30 jusqu'à sa fermeture en 1963. Au total, plus de 14,5 millions de tonnes de lignite ont été exploitées. Il en resterait encore 300.000 sous terre.

"Malheureusement nous n'avons pas une connaissance précise de toutes les veines de lignite, ni l'expérience" de ce type de feu, souligne Pascale Got, vice-présidente du Département chargée de la protection de l'environnement.

D'autant que la cartographie serait bien approximative. A l'époque des derniers relevés, "quand la veine faisait moins de deux mètres d'épaisseur, on ne la comptabilisait pas", pointe le maire de la commune.

Dans un rapport remis en fin de semaine dernière à la collectivité, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) constate également un "déficit de données précises et récentes de l'état des sous-sols" et juge ce phénomène "complexe" et "inédit en France".

L'observatoire de l'air Atmo Nouvelle-Aquitaine a été chargé, lui, d'une étude sur la toxicité des fumées dégagées.

- Laboratoire -

Des opérations tests devraient être réalisées prochainement pour tenter d'éteindre le brasier souterrain.

Car un autre danger guette: ce mélange incandescent, entre tourbe et houille, pourrait consumer la petite végétation et les branchages au sol, alors que la saison des feux ne fait que débuter. Il y a quelques semaines, des flammes ont ainsi parcouru 600 mètres carrés autour du lac de Bernadas.

"Nous devons impérativement éviter qu'il atteigne des zones de végétation intactes", souligne le président du département et du SDIS 33, Jean-Luc Gleyze. "Il est fort probable que les fumerons puissent durer encore des mois, voire plus", admet-il.

Face à cet ennemi invisible, l'édile de la commune, responsable de la sécurité du site, réclame les grands moyens. "Il faut installer des pompes dans le lac et noyer la couche de lignite via des tranchées ou petites bassines. Il n'y a pas tellement d'autres solutions", réclame-t-il, un peu las.

Une solution "très schématique" pour Jean-Luc Gleyze qui juge "illusoire aujourd'hui de pouvoir éteindre la totalité des feux".

La situation est d'autant plus problématique que le domaine d'Hostens doit changer de visage pour devenir, dans le cadre de la mission "Forêt" du Département, un "laboratoire à ciel ouvert" de la biodiversité, selon Mme Got.

Sur la partie classée en réserve biologique intégrale, la nature reprendra ses droits sans intervention humaine. Sur une autre, que la collectivité girondine voulait déboiser avant les incendies, l'agropastoralisme des Landes d'antan fera sa réapparition.

Une pépinière "unique en France" sera également créée à Hostens, chargée de cultiver des essences résilientes face aux dérèglements climatiques - comme les épisodes de sécheresse favorables aux incendies.

(V.Varonivska--DTZ)

En vedette

Pollution plastique: les négociations ne peuvent pas échouer, selon la cheffe de l'ONU environnement

Les négociations internationales sur la lutte contre la pollution plastique ne peuvent pas échouer, et doivent inclure des réductions de production et de consommation, a déclaré lundi à l'AFP la cheffe du programme de l'environnement de l'ONU Inger Andersen, à Busan en Corée du sud.

Négociations de la dernière chance pour un traité contre la pollution plastique

Un cinquième et dernier cycle de négociations sur un traité mondial contre la pollution plastique s'est ouvert lundi à Busan, en Corée du Sud, les divergences entre les 178 pays participants éclatant presque immédiatement, au lendemain de la fin chaotique à Bakou de la COP29 sur le climat.

En Corée du Sud, l'essor de la K-pop participe aussi à la pollution plastique

Malgré la concurrence du streaming, les labels de k-pop continuent de vendre des disques en Corée du Sud grâce à des stratégies marketing élaborées, mais la pollution et le gaspillage plastique que cette consommation génère alarme certains fans.

Le budget au Sénat, dernières heures apaisées pour un gouvernement en sursis

Le gouvernement éprouve à partir de lundi son projet de budget au Sénat, prêt à soutenir l'essentiel des mesures de ce texte sensible avant un retour à haut risque à l'Assemblée nationale, où la menace de censure pèsera sur Michel Barnier jusqu'à Noël.

Taille du texte: