Intempéries: le bilan monte à quatre morts, trois personnes toujours portées disparues
Le bilan des crues dans le Gard est monté à quatre morts, tous emportés avec leurs véhicules par des rivières en crue, et les recherches se poursuivaient lundi, dans ce département et en Ardèche, pour retrouver trois personnes, dont deux enfants, toujours portées disparues.
L'homme retrouvé lundi matin est sans doute le père de famille emporté par les flots du Gardon après avoir tenté de traverser un pont submersible dans le village de Dions, au nord de Nîmes, samedi soir.
La mère de famille, âgée de 40 ans, avait elle été sauvée, mais les deux enfants, de quatre et 13 ans, restaient encore introuvables lundi.
Si la Préfecture n'affirme pas que le corps de l'homme est celui du père de famille, elle lie bien cette découverte à "l'incident sur la commune de Dions".
La famille s'était engagée sur le pont alors que des panneaux avaient déjà été installés pour signaler le danger et interdire le passage, mais avant qu'une barrière ne soit mise en place pour bloquer l'accès aux automobilistes, ont détaillé lundi matin les autorités.
"A 23h00, les panneaux directionnels ont été posés par les services du Conseil départemental du Gard pour indiquer que la chaussée était inondée, et donc il y avait une interdiction de passage", a insisté lors d'une conférence de presse le secrétaire général de la Préfecture du Gard, Frédéric Loiseau.
Puis, "à 23h45, a été installée la barrière fermant physiquement la chaussée de part et d'autre", un quart d'heure après l'appel de détresse de la famille, a poursuivi M. Loiseau, selon qui globalement, lors de ces événements, il y a eu "probablement des comportements individuels pas totalement adaptés".
- "Bilan humain dramatique" -
La troisième personne toujours recherchée est un homme du département voisin, l'Ardèche, disparu dans le village de Saint-Martin-de-Valamas. Selon une source de la gendarmerie, il s'agirait du responsable d'une micro-centrale hydroélectrique parti contrôler son installation.
Dans ce secteur, dix pompiers et 15 gendarmes étaient mobilisés lundi pour les recherches, dont neuf plongeurs, ainsi qu'un drone.
Dans un glissement de terrain dans le petit village de Montselgues, dans le sud de l'Ardèche, deux maisons secondaires se sont effondrées lundi matin, sans faire de victimes.
Le Gard et six autres départements avaient été placés samedi en vigilance orange par Météo-France, face à la tempête Monica.
Mais "nous avons eu peu de dégâts matériels, alors même que souvent dans les phénomènes torrentiels (...) s'en suivent beaucoup de dégâts", a expliqué Frédéric Loiseau, mettant en exergue un "décalage entre cet événement (...) et le bilan humain dramatique".
Les trois premières victimes des intempéries dans le Gard sont un homme retrouvé dimanche matin à Gagnières, village du nord du département, après avoir été emporté avec son véhicule, vers 18h45 samedi, et deux femmes de 47 et 50 ans, elles aussi emportées dans leur voiture par une rivière en crue, dimanche vers 05h00, à Goudargues.
A Gagnières, le conducteur avait emprunté un pont alors que la route avait été fermée par la municipalité et qu'un garde champêtre lui avait demandé directement de ne pas s'y engager.
Les intempéries les plus meurtrières dans le Gard remontent à de violents orages, inondations et crues qui avaient fait 22 morts en septembre 2002.
La moitié sud de la France est souvent endeuillée par ces phénomènes météorologiques et le bilan le plus lourd avait été celui de septembre 1992, lorsque 46 personnes avaient péri dans les inondations dans plusieurs départements du sud, dont une quarantaine à Vaison-la-Romaine, dans le Vaucluse.
ysp-faa-mla-sm/ol/dch
(G.Khurtin--DTZ)