ArcelorMittal prévoit d'investir 1,8 milliard d'euros avec l'aide de l'Etat pour décarboner son site de Dunkerque
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé dimanche que le groupe de sidérurgie ArcelorMittal prévoyait d'investir 1,8 milliard d'euros dans la décarbonation de son site de Dunkerque, ce qui permettra de réduire de près de 6% les émissions de CO2 du secteur industriel en France.
L'Etat apportera une aide, validée par l'Union européenne, qui pourra aller jusqu'à 850 millions d'euros en fonction des investissements effectivement réalisés, a ajouté Bercy lors d'un briefing avec la presse.
Cet argent permettra de construire deux fours électriques ainsi qu'une unité de réduction directe du fer, première étape pour produire l'acier décarboné.
Ces installations fonctionnant à l'électricité et au gaz, et à terme à l'hydrogène, se substitueront aux fourneaux fonctionnant au charbon, ce qui devrait permettre de réduire les émissions de CO2 du site de 4,4 millions de tonnes par an.
Les investissements n'ont pas encore été complètement validés par ArcelorMittal mais l'entreprise effectue actuellement les études finales, a précisé Bercy. Les fours et l'unité de réduction directe du fer devraient commercer à fonctionner en 2027.
Bruno Le Maire se rendra lundi sur place en compagnie du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu pour signer le contrat d'aide de l'Etat, réalisé sous l'égide de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Sera également présentée à cette occasion une lettre d'intention entre l'entreprise et EDF devant garantir au site, identifié comme l'un des 50 sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France, un approvisionnement stable et compétitif en électricité.
Le groupe avait déjà annoncé début 2022 vouloir investir 1,7 milliard d'euros dans la décarbonation de ses sites à Dunkerque et à Fos-sur-Mer. Il s'agit du même projet mais redimensionné.
Depuis, "nous avons franchi plusieurs étapes clés en parallèle: première phase d'études d'ingénierie, approbation par la Commission européenne du soutien de la France, signature d'une lettre d'intention avec EDF pour l'approvisionnement en électricité et convention de fonctionnement avec l'Ademe", a indiqué un porte-parole d'ArcelorMittal.
Il n'a pas précisé dans l'immédiat si les investissements prévus à Fos-sur-Mer étaient toujours d'actualité.
Bruno Le Maire se rendra plus tôt dans la journée lundi sur le site de la centrale nucléaire de Gravelines pour son premier déplacement depuis qu'il a récupéré à Bercy, à la faveur du remaniement, la charge de l'énergie.
(A.Stefanowych--DTZ)