Grand froid sur une partie de la France, rallonge pour l'hébergement d'urgence
Un épisode de grand froid s'est installé sur une bonne partie de la France, notamment dans la moitié nord, poussant lundi le gouvernement à annoncer le déblocage d'une enveloppe supplémentaire de 120 millions d'euros pour l'hébergement d'urgence.
Lundi après-midi, quarante-trois départements étaient classés en vigilance jaune "grand froid" (deuxième niveau sur quatre) par Météo-France sur un tiers nord-est du pays, une partie de l'ouest ainsi que sur le Massif central. Les départements du Nord et du Pas-de-Calais sont toujours en vigilance orange "crues".
L'épisode n'est toutefois pas considéré comme une "vague de froid" au sens de Météo-France, qui suppose la réunion de plusieurs critères par l'indicateur thermique national (moyenne quotidienne de la température moyenne de l'air relevée dans 30 stations météorologiques représentatives du territoire).
Pour faire face à cet épisode, 120 millions d'euros ont été débloqués pour l'hébergement d'urgence et le plan "grand froid" a été lancé "par l'ensemble des préfectures" concernées, en lien avec Météo-France, a annoncé lundi le ministre délégué au Logement Patrice Vergriete, réitérant "l'inconditionnalité de l'accueil" déjà prônée par Emmanuel Macron en dépit des dispositions de la nouvelle loi immigration.
La France compte 203.000 places d'hébergement. La nouvelle enveloppe correspond à 10.000 places supplémentaires, mais "le but n'est pas seulement de créer des places" avec cet argent, a prévenu le ministre.
Elle servira non seulement à répondre aux besoins urgents, comme des places pour l'accueil de mères et d'enfants à la rue, mais aussi à agir "en amont et en aval", en évitant "que les gens ne rentrent dans l'hébergement d'urgence, en prévenant les expulsions" et en "accélérant leur sortie du dispositif", a ajouté Patrice Vergriete.
- "Pas de chauffage"-
"Évidemment c'est une bonne nouvelle (...). Il faut un plan d'urgence pour les gens qui sont à la rue aujourd'hui. Ca ne veut pas dire qu'on aime l'hébergement", a réagi Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, tout en jugeant les annonces "relativement floues".
Alors que le début d'année a été marqué par la douceur et la pluie, la configuration météorologique a changé avec l'arrivée d'un puissant anticyclone le week-end dernier, faisant chuter les températures de plus de dix degrés.
Lundi, le gestionnaire du réseau de haute tension RTE a écarté toute inquiétude cette semaine sur la capacité du système électrique à faire face.
"Tout va bien", a indiqué Arnaud Mazingue, directeur de l'exploitation de RTE, sur BFM Business, assurant que le pic de consommation annoncé, prévu mercredi matin, "sera couvert par la production d'électricité française".
Dans le Pas-de-Calais, il neige à présent sur Blendecques, l'une des communes sévèrement touchées par les inondations la semaine passée, et le gel fige la boue dans les rues.
A Arques il n'y a plus d'eau sur la place de l'Hôtel de Ville mais certains riverains sont désormais sans chauffage, alors que Météo-France prévoit -6 degrés mercredi.
Dans le Rhône, un employé municipal de 25 ans a été retrouvé mort écrasé sous son tracteur chasse-neige dimanche après-midi à Larajasse, où la neige est tombée, selon la gendarmerie. Une enquête est en cours.
A Lyon, des familles sans abri, dont 56 enfants, qui avaient été hébergées dans un hôtel pendant les vacances scolaires, se sont à nouveau retrouvées sans logement lundi. Interrogé sur le sujet, Patrice Vergriete a assuré qu'une solution d'hébergement serait trouvée.
La préfète du Loiret a elle annoncé 1.052 places d'hébergement d'urgence supplémentaires.
"Si le niveau de froid s'annonce banal sur l'est du pays (...), ce ne sera pas forcément le cas sur les régions de l'ouest, au moins localement", a précisé lundi Météo-France.
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(U.Stolizkaya--DTZ)