Des records de chaleur battus, la canicule se déplace vers l'est
L'épisode caniculaire d'une précocité inédite qui frappe la France depuis jeudi devrait régresser dimanche dans le sud-ouest et l'ouest, les fortes chaleurs se décalant vers l'est, où le mercure pourrait atteindre les 38 degrés.
Après les températures parfois supérieures à 40 degrés et les nombreux records de chaleur battus samedi dans l'ouest du pays, le temps y tourne à l'orage dimanche, faisant "régresser progressivement" la canicule, selon Météo France.
Samedi soir, un coup de vent puissant et inattendu sur la "côte fleurie" entre Ouistreham et Deauville, a provoqué la mort d'un kite-surfeur, projeté contre la vitrine d'un restaurant à Villers-sur-mer, dans le Calvados.
Si les températures fraîchissent sur la façade atlantique, la vague de chaleur persiste dans les régions du nord-est, où Météo France prévoit des températures allant jusqu'à 38 degrés, et localement un peu plus dans la plaine d'Alsace.
Le service météorologique a relevé samedi "des pointes voisines de 42°/43°C"dans le sud-ouest, avec des records de températures "tous mois confondus", comme à Biarritz (42,9°C) au Pays basque, au Cap-Ferret (41,9 °C) sur le Bassin d'Arcachon ou à Biscarrosse dans les Landes (41°C, record de 1968 égalé).
La barre symbolique des 40°C a aussi été atteinte ailleurs dans l'Ouest, comme dans les Deux-Sèvres (Niort), en Charente-Maritime (Rochefort), en Ile-et-Villaine (à La Noé-Blanche), dans le Maine-et-Loire (Angers) et l'Indre-et-Loire (Reignac). Le mercure n'a toutefois pas dépassé les 37°C à Paris.
- Départs de feux et pollution -
Même si elle a entraîné depuis jeudi l'annulation d'évènements festifs, sportifs et culturels, comme comme le pèlerinage des anciens combattants prévu à Lourdes à l'occasion de l'anniversaire de l'appel du 18 juin 1940, la chaleur n'a pas empêché des dizaines de milliers de personnes de continuer de festoyer au Hellfest, la grand-messe du metal et autres musiques extrêmes à Clisson (Loire-Atlantique).
Par 40°C, les quelques espaces ombragés du site ont été pris d'assaut dans l'après-midi, comme les points d'eau et les structures métalliques arrosant des spectateurs essoufflés mais surexcités et qui n'ont pas renoncé à "pogoter" en plein cagnard, a constaté une journaliste de l'AFP.
A Strasbourg, où la chaleur perdurera dimanche, entre 10 et 15.000 personnes selon la police ont participé à la Marche des visibilités.
Dans certaines villes, les musées ont accueilli des visiteurs en quête de fraîcheur. Bordeaux, où le mercure est monté à 40,5°C selon Météo-France, un record pour juin, les avait d'ailleurs rendus accessibles gratuitement.
A Paris, où parcs et jardins devaient rester ouverts la nuit, le parc aquatique Aquaboulevard a été pris d’assaut par des centaines de personnes venues se rafraîchir dans ses multiples bassins, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.
La chaleur, combinée à la sécheresse qui frappait déjà une partie du pays, a favorisé des départs de feux, notamment de récoltes, comme dans les Deux-Sèvres, en vigilance rouge depuis jeudi, où 21 hectares ont brûlé samedi.
Dans l'Aveyron,, les pompiers ont continué de lutter contre un incendie qui a détruit 140 hectares de végétation à Comprégnac, avec un vent défavorable et sur un terrain escarpé.
Dans le sud-est, un incendie causé par un tir d'artillerie dans un important camp d'entraînement de l'armée française dans le Var a brûlé samedi environ 600 hectares de végétation, mais était sur le point d'être fixé.
La canicule a entraîné des niveaux élevés de concentrations d'ozone dans l'air notamment en Ile-de-France, Hauts-de-France, Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes, selon Prev'Air, qui indique que "la situation devrait évoluer favorablement" à partir de dimanche.
Cette vague de chaleur est arrivée du Maghreb par la péninsule ibérique, où l'Espagne fait face à d'importants incendies, dont l'un a déjà ravagé 20.000 hectares de terrain dans le nord-ouest du pays.
Pour les scientifiques, la multiplication, l'intensification et l'allongement des canicules, aggravés par les émissions de gaz à effet de serre, constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique.
(M.Travkina--DTZ)