Deutsche Tageszeitung - Chili : un mégaprojet d'hydrogène vert menace l'observation du ciel dans le désert d'Atacama

Chili : un mégaprojet d'hydrogène vert menace l'observation du ciel dans le désert d'Atacama


Chili : un mégaprojet d'hydrogène vert menace l'observation du ciel dans le désert d'Atacama
Chili : un mégaprojet d'hydrogène vert menace l'observation du ciel dans le désert d'Atacama / Photo: © AFP

L'Observatoire européen austral (ESO) a alerté jeudi sur les risques de pollution lumineuse liés à un mégaprojet de production d'hydrogène et d'ammoniac vert dans le nord du Chili, une région particulièrement propice à l'observation du ciel.

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"Ce complexe menace le ciel pur de l'Observatoire de Paranal de l'ESO dans le désert d'Atacama", avertit l'organisation intergouvernementale dans un communiqué.

Fin décembre, AES Andes, une filiale de la compagnie d'électricité américaine AES Corporation, avait annoncé soumettre le projet à une étude d'impact sur l'environnement.

Le complexe industriel verrait le jour à Taltal, dans la région d'Antofagasta, à une dizaine de kilomètres de Paranal, où se trouve le Very Large Telescope (VLT), l'un des télescopes les plus puissants au monde, et à proximité duquel, un autre encore plus puissant, le Extremely Large Telescope (ELT), est en cours de construction.

"Les émissions de poussière pendant la construction, l'augmentation des turbulences atmosphériques et surtout la pollution lumineuse auront un impact irréparable sur les capacités d'observation astronomique", explique le directeur général de l'ESO, Xavier Barcons, dans le communiqué.

L'Observatoire de Paranal, construit et exploité par l'ESO, a été inauguré en 1999 à 2.600 mètres d'altitude, en plein désert d'Atacama, un endroit idéal pour l'observation astronomique en raison de son climat sec, de son altitude et de l'absence de nuages et pluie.

Le complexe fait partie du réseau d'observatoires astronomiques situés au Chili, qui comprend également le radiotélescope ALMA et le télescope optique de La Silla, également dans le nord du pays.

Pour Itziar de Gregorio, représentant de l'ESO au Chili, "il est essentiel d'envisager d'autres emplacements pour ce mégaprojet qui ne mettent pas en danger l'un des trésors astronomiques les plus importants du monde".

Sollicitée, AES Andes n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat. Fin décembre, l'entreprise avait indiqué que son projet comprenait "la production d'hydrogène et d'ammoniac vert, ainsi que le développement du solaire, de l'éolien et du stockage des batteries", conformément à l'objectif du Chili d'accroître l'origine renouvelable de son mix énergétique.

En octobre 2024, une nouvelle norme lumineuse est entrée en vigueur au Chili afin notamment de préserver l'observation astronomique. La réglementation établit des limites de luminosité ou des heures maximales de fonctionnement pour les écrans publicitaires.

(P.Hansen--DTZ)