Le déficit public pour 2025 sera "le fruit des discussions" politiques, selon le gouvernement
Le gouvernement a indiqué vendredi que l'objectif de déficit public de la France pour 2025 serait "le fruit des discussions" avec les forces politiques du Parlement, avant le discours de politique générale du Premier ministre François Bayrou le 14 janvier.
"Le déficit sera le résultat des concertations et du chemin qui sera trouvé lors des concertations à Bercy et également pour le PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale, NDLR). Donc, on va se fixer d'abord ce dialogue", a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas dans son compte-rendu à la presse du premier Conseil des ministres du gouvernement Bayrou.
Elle n'a pas confirmé une information du journal Le Monde, selon laquelle le gouvernement vise un déficit public de 5,4% du PIB cette année, davantage que les 5% ambitionnés par le gouvernement précédent, après un dérapage attendu à 6,1% en 2024.
Il pourra "être entre 5,4 ou 5,1, 4,9, 4,8 (en pourcentag du PIB, NDLR), on verra le résultat de ces négociations et on verra où est le chemin et ce qui est supportable pour le déficit", a-t-elle souligné.
En vue de les associer à la préparation du budget 2025, dont la France est pour l'instant dépourvue en raison de la censure du gouvernement de Michel Barnier le 4 décembre, les ministres de l'Economie, Eric Lombard, et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, ont prévu de consulter l'ensemble des forces politiques représentées au Parlement.
Ces rencontres, prévues jusqu'au jour de la déclaration de politique générale, feront l'objet de conclusions qui se traduiront "en propositions du gouvernement amendant le budget 2025".
Sur le déroulé de l'examen du projet de budget, la porte-parole du gouvernement a indiqué qu'elle n'avait "pas encore de calendrier exact à (...) donner", mais que "les principales orientations seront probablement dans la déclaration de politique générale".
En décembre, François Bayrou avait dit espérer une adoption du budget "à la mi-février", sans toutefois être "sûr d'y arriver". Il avait précisé qu'il repartirait de "la copie qui a été votée" au Parlement avant la censure.
Dans une interview à la Tribune Dimanche, le ministre de l'Economie, Eric Lombard, avait précisé que le déficit serait inscrit dans le texte budgétaire à "un peu au-dessus de 5%" du PIB "de façon à protéger la croissance".
Bercy n'a par ailleurs pas confirmé non plus que la prévision de croissance serait abaissée de 1,1% à 0,8% pour 2025, comme l'affirme le journal l'Opinion.
En l'absence de budget, des mesures fiscales qui avaient été proposées par le précédent gouvernement ne pourront pas être reconduites en tant que tel, a souligné Le Monde sur internet, notamment la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, censée rapporter 8 milliards d'euros en 2025.
Concernant la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, qui devait générer 2 milliards, "elle ne peut pas être conservée en l'état", a déclaré Eric Lombard au Monde. "Peut-être pourrons-nous trouver une autre mesure de solidarité qui aboutirait à peu près au même effet."
Depuis le 1er janvier, une "loi spéciale" autorise les ministères à engager des dépenses dans la limite des crédits ouverts en 2024, dont seul un quart a été débloqué.
(U.Beriyev--DTZ)