Le Congrès américain négocie le budget à une semaine de la paralysie de l'Etat
Le Congrès américain s'efforce à nouveau vendredi de trouver un accord budgétaire qui permettrait d'éviter la paralysie de l'Etat fédéral, à une semaine de la date limite et alors que les fêtes de fin d'année approchent.
Les élus ont jusqu'au 20 décembre pour adopter une mesure de financement - même temporaire - des services publics fédéraux, sans quoi les Etats-Unis connaîtraient un nouveau "shutdown".
A la clé: le chômage technique pour des centaines de milliers de fonctionnaires, le gel de plusieurs aides sociales, ou encore la fermeture de certaines crèches.
Une situation donc extrêmement impopulaire aux Etats-Unis, d'autant plus à l'approche des fêtes.
Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a plaidé jeudi pour une "coopération entre les deux partis" afin de parvenir à un accord, sans l'ajout surprise "à la dernière minute" de provisions controversées.
"Je me réjouis que les discussions soient restées productives jusque-là. Les négociateurs travaillent 24h/24 pour trouver un accord", a ajouté le démocrate.
Le financement des services fédéraux est un objet de contentieux fréquent aux Etats-Unis, et désormais jusque dans le camp républicain où des luttes intestines font rage entre des conservateurs modérés et des trumpistes partisans d'une sévère cure d'amaigrissement de l'Etat fédéral.
En jeu notamment des discussions avant le 20 décembre: plus de 100 milliards de dollars d'aide contre les catastrophes naturelles demandés par Joe Biden, après deux ouragans dévastateurs en septembre et octobre. Une partie de ces 100 milliards pourraient être inclus dans la mesure temporaire de financement, mais de nombreux républicains s'opposent à un tel montant, compliquant les négociations.
Le président de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson, plaide pour l'adoption d'un texte limité, assurant le financement de l'Etat seulement jusqu'en mars.
Les républicains regagneront la majorité au Sénat début janvier lorsque les nouveaux élus prêteront serment, tandis que Donald Trump reviendra à la Maison Blanche le 20 janvier.
Mike Johnson raisonne ainsi qu'une mesure limitée dans le temps permettrait aux républicains de voter plus rapidement sur un nouveau budget qui financerait le programme de Donald Trump, particulièrement en matière d'expulsions de migrants, d'exploitation pétrolière, et de baisses d'impôts.
(P.Tomczyk--DTZ)