Records pour S&P 500 et Nasdaq à Wall Street, grâce à l'emploi américain
La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé vendredi, plutôt optimiste après la publication de chiffres d'emploi de bonne tenue, qui ne devraient pas empêcher néanmoins la banque centrale américaine (Fed) de baisser ses taux.
L'indice Nasdaq (+0,81%) et l'indice élargi S&P 500 (+0,25%) ont enregistré de nouveaux records, tandis que le Dow Jones s'est effrité de 0,28%.
Le rapport mensuel du ministère américain du Travail, très attendu, a donné le ton de la séance.
La première économie du monde a créé 227.000 postes en novembre, soit légèrement plus que les 214.000 attendus par les économistes.
Ce chiffre marque un rebond après les 36.000 créations d'octobre (révisées en hausse vendredi contre 12.000 annoncées initialement), mois qui avait été affecté par les perturbations liées aux ouragans Milton et Hélène.
Le taux de chômage est néanmoins un peu remonté, à 4,2% contre 4,1% en octobre.
"C'est un rapport idéal", a commenté Tom Cahill, de Ventura Wealth Management, dans la mesure où il confirme la santé de l'économie américaine mais est assez mitigé pour ouvrir la voie à une baisse de taux de la Fed.
"Ce rapport nous dit clairement que nous ne sommes pas en train d'entrer en récession", a commenté Gina Bolvin, de Bolvin Wealth Management Group. "Le marché du travail reste en bonne santé et résilient."
Dans le même temps, "l'augmentation du taux de chômage offre l'occasion à la Fed de baisser ses taux en décembre", selon Jeffrey Roach, de LPL Financial.
Les opérateurs attribuent désormais une probabilité de 85% à ce scénario, contre 71% seulement la veille.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat à 2 ans, le plus représentatif des anticipations de la place en matière de politique monétaire, s'est détendu à 4,09%, contre 4,15% jeudi en clôture.
"Le marché du travail décélère, mais il est encore vigoureux, la Réserve fédérale va probablement réduire ses taux et les résultats de sociétés progressent à bonne allure. Tout est en place" pour favoriser les actions, résume Tom Cahill.
"Mais le marché a déjà tellement monté que je ne sais pas s'il peut faire mieux qu'aller un petit peu plus haut d'ici la fin de l'année", prévient l'analyste.
A la cote, le Nasdaq a profité de la belle journée de Meta (+2,44%), que les intervenants ont recherché après le rejet, par la justice américaine, de l'appel du réseau social TikTok pour empêcher sa vente forcée.
La plateforme contrôlée par le chinois ByteDance va saisir la Cour suprême, mais le temps lui est compté, car le Congrès a fixé au 19 janvier la date limite pour une cession.
Tesla a poursuivi son ascension (+5,34%), au lendemain de la visite d'Elon Musk au Congrès pour évoquer avec les élus le travail de la commission ad hoc, le Department of Government Efficiency (DOGE), dont il a été nommé co-responsable.
Elle aura pour mission de rationaliser le fonctionnement du gouvernement et de réaliser, au passage, des économies budgétaires.
Côté Dow Jones, le vénérable indice a été plombé par Chevron (2,57%), qui a annoncé jeudi une réduction de voilure de ses plans d'investissement.
Cette décision intervient sur fond de déséquilibre prévu sur le marché du pétrole en 2025, entre une offre abondante et une demande incertaine
Egalement au sein du Dow Jones, UnitedHealth est resté dans le rouge (-5,07%), toujours affecté par le meurtre, mercredi, du patron de sa branche d'assurance santé, Brian Thompson.
Le décrochage du titre, qui a perdu 10% depuis mercredi, a entraîné la rétrogradation de ce géant de la santé, qui n'est désormais plus que la deuxième pondération du Dow Jones, derrière Goldman Sachs, après avoir longtemps occupé le sommet.
(S.A.Dudajev--DTZ)