Wall Street partagée, mais reste attirée par les hauteurs
La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé lundi, toujours mue par l'élan né de l'élection présidentielle américaine, les investisseurs ayant en tête que le mois de décembre est traditionnellement très favorable aux actions.
Dans les premiers échanges, le Dow Jones se contractait de 0,25%, l'indice Nasdaq prenait 0,69% et l'indice élargi S&P 500 grappillait 0,15%.
Wall Street a terminé le mois de novembre, vendredi, sur un nouveau record du Dow Jones et du S&P 500, le 53e de l'année pour ce dernier.
"C'était impressionnant de voir que les actions ont gardé le cap vendredi", a commenté Karl Haeling, de LBBW.
"Je ne connais personne qui voit le marché baisser en ce moment", a poursuivi l'analyste, "d'autant que décembre est historiquement l'un des deux meilleurs mois de l'année avec novembre."
Même si les opérateurs étaient engourdis lundi à l'ouverture, "la tendance suggère qu'il va y avoir un tentative pour poursuivre sur la lancée, même si ce n'est pas aussi fort qu'en novembre", a suggéré, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.
A l'entame de la première semaine de décembre, le marché obligataire montrait des signes d'animation.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se tendait nettement, à 4,23% contre 4,17% vendredi en clôture.
Wall Street réagissait avec flegme à la nouvelle menace proférée, samedi, par le président élu Donald Trump, d'imposer 100% de droits de douane aux pays qui chercheraient à remplacer le dollar dans leurs transactions.
"L'avis général est qu'il ne va pas concrétiser ses pires avertissements et se contenter d'imposer des droits de douane ou des mesures modérées, qui ne bouleverseront pas les choses", a expliqué Karl Haeling.
La semaine sera dominée par l'emploi, avec, en point d'orgue, la publication du rapport mensuel du ministère du Travail sur les créations de postes en novembre, vendredi, précédée par un autre sur les démissions et les offres d'emploi, mardi (JOLTS), et celui du cabinet ADP, mercredi.
En attendant, l'indice PMI du cabinet S&P Global, dévoilé lundi, a apporté une nouvelle preuve de la vigueur de l'économie américaine, l'activité manufacturière aux Etats-Unis affichant son plus haut niveau depuis cinq mois en novembre.
Sur le plan microéconomique, la place new-yorkaise va recevoir, cette semaine, des nouvelles du secteur de la distribution, avec les résultats de la chaîne de supermarchés Kroger, des enseignes à bas prix Dollar Tree et Dollar General ou du réseau de magasins de produits cosmétiques Ulta.
En ce début de mois, les investisseurs se repositionnaient sur les géants de la tech, en particulier les fabricants de semi-conducteurs Broadcom (+2,94%), Nvidia (+1,19%) ou AMD (+2,70%).
Les intervenants faisaient fi de nouvelles restrictions annoncées lundi par le gouvernement de Joe Biden qui visent à limiter l'exportation de puces américaines vers la Chine pour ne pas favoriser le développement de technologies susceptibles de renforcer l'appareil militaire chinois.
Il s'agit de la troisième vague de mesures de ce type depuis octobre 2022.
Intel bondissait (+3,20%) après l'annonce surprise du départ du directeur général Pat Gelsinger, avec effet immédiat. Cet ingénieur avait pris les commandes de l'entreprise en 2021 et avait opéré une restructuration en profondeur.
Il avait notamment parié sur le développement des capacités de production d'Intel, qui fabrique beaucoup de ses propres puces à la différence de la plupart de ses concurrent.
Mais ce virage stratégique a grevé la rentabilité du groupe de Santa Clara (Californie), qui peine encore à se repositionner face à la concurrence féroce sur le marché des semi-conducteurs.
(U.Stolizkaya--DTZ)