La Bourse de Paris, en hausse, veut croire à une sortie de la crise politique
La Bourse de Paris a fini dans le vert jeudi, dans l'espoir d'une sortie de la crise politique budgétaire qui secoue les marchés hexagonaux, après que Michel Barnier a donné des gages au RN en renonçant à augmenter les taxes sur l'électricité.
Le CAC 40 a pris 0,51% à 7.179,25 euros, soit une hausse de 36,22 points. La veille, il avait perdu 0,72% et atterri à 7.143,03 points, au plus bas depuis le 7 août.
"Les marchés saluent les annonces de concession de Michel Barnier afin d'éviter une motion de censure", explique Charlotte de Montpellier, économiste de ING interrogée par l'AFP.
Le premier ministre français Michel Barnier a renoncé jeudi à augmenter les taxes sur l'électricité, dans l'espoir de convaincre le Rassemblement national (RN) de ne pas censurer son gouvernement lors du vote du budget 2025 lundi.
Le président du parti d'extrême droite, Jordan Bardella, s'est rapidement félicité sur X de cette "victoire", mais a ajouté que "des lignes rouges demeuraient" pour son parti.
En place depuis à peine plus de deux mois, le gouvernement joue sa survie face à la motion de censure que le RN menace de voter avec la gauche, peut-être dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale.
Le parti d'extrême droite soutient également le Nouveau Front populaire dans sa tentative jeudi d'abroger la très décriée réforme des retraites.
Le CAC 40 a particulièrement souffert depuis le début de la semaine de ces événements politiques qui accroissent l'incertitude.
S'il rebondit jeudi, "il faut s'attendre à ce que la volatilité continue d'être forte dans les prochains jours, et que chaque annonce ait un impact, positif ou négatif", prévient Charlotte de Montpellier.
Dans ce contexte, sur le marché obligataire où s'échange la dette déjà émise, le taux des emprunts à échéance dix ans de la France reculait en clôture à 2,94%, contre 3,01% la veille.
Mercredi, il avait terminé au même niveau que celui de la Grèce, quinze ans après la crise de la dette, du jamais vu.
Autre focus des investisseurs jeudi: en Allemagne, première économie de la zone euro, l'inflation a atteint 2,2% en novembre sur un an, moins que ce qui était anticipé par le consensus d'analystes de Factset (2,3%).
Une bonne surprise qui met de l'eau au moulin des investisseurs tablant sur une baisse d'ampleur, à 0,50 point, des taux de la BCE lors de sa prochaine réunion en décembre.
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé jeudi dans un discours que "toutes les raisons étaient réunies" pour une "réduction" des taux directeurs, dont "l'ampleur" devait "rester ouverte".
La publication de l'inflation de novembre en zone euro vendredi sera à ce titre déterminante.
Côté valeurs, le groupe de spiritueux Rémy Cointreau, qui a assuré se préparer "à la reprise" après un bénéfice en recul de de 18,6% au premier semestre en raison de l'atonie des ventes aux États-Unis et en Chine, a pris 2,96% à 59,10 euros.
(L.Barsayjeva--DTZ)