Caetano: 75.000 foyers sans électricité, attention au regel
Environ 75.000 foyers demeurent privés d'électricité et de nombreux axes ont été perturbés vendredi en raison des mauvaises conditions de circulation dues à la tempête Caetano, pour laquelle Météo-France a levé la vigilance orange même si un phénomène de regel est attendu dans la soirée.
"La tempête Caetano a provoqué un premier épisode hivernal, précoce pour la saison, avec des vents violents et de la neige", a souligné Météo-France à la mi-journée. "Sous l'influence d'une descente d'air polaire, les températures ont chuté à des niveaux dignes d'un mois de janvier. Les températures sont très froides, parfois glaciales, notamment sur les sols enneigés ce vendredi matin", précisait l'organisme.
A midi, 51 départements, principalement dans la moitié nord de l'Hexagone, restaient en vigilance, mais plus aucun n'était en orange. L'institut météorologique a cependant averti d'un "risque de phénomènes glissants par regel de la Normandie à la Franche-Comté la nuit prochaine".
La tempête a provoqué de nombreuses coupures d'électricité en raison des "vents violents et des chutes de neige (collante) qui ont provoqué des chutes d'arbres ou de branches sur les câbles", a signalé le gestionnaire du réseau électrique Enedis.
Ce dernier fait état de "75.000 clients privés d'alimentation", mais les trois-quarts des clients qui avaient été privés d’électricité (270.000) ont été réalimentés.
"L'épisode climatique vent plus neige a pris fin mais la neige est toujours présente ce soir, rendant les interventions difficiles", note Enedis.
Normandie (30.000), Pays de la Loire (16.000) et Centre-Val de Loire (5.000) sont les plus touchés. Enedis espère réalimenter 95% de ses clients d'ici samedi soir, le reste d'ici dimanche soir.
Mais Caetano à peine parti, la préfecture maritime de Cherbourg a mis en garde contre l'arrivée de la dépression Bert qui pourrait souffler "sur la façade Manche mer du Nord" jusqu'au milieu de journée samedi, avec des vents de force 7 à 8 (50 à 70 km/h) et "de fortes rafales".
- Plongée des températures -
Les mauvaises conditions de circulation ont provoqué de nombreux accidents, le plus grave impliquant un autocar, quatre voitures et un deux-roues jeudi soir sur l'autoroute A6b, à la hauteur de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne). Le motard est entre la vie et la mort, tandis que quatre personnes sont en urgence absolue et 31 en urgence relative, selon la préfecture de police.
Les traits tirés, Nina Le Theix a ainsi passé la nuit dans sa voiture près de Montbéliard. Comme elle avait fait le plein auparavant, elle a pu laisser tourner son moteur pour rester au chaud. Mais "on a vu une dame avec son mari, dans une voiture électrique, ils n'ont plus de batterie depuis une heure", relevait-elle avant d'être enfin libérée en milieu de matinée.
Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) a annoncé que la circulation reprenait progressivement sur l'A36, vers 17H30.
Bouchons aussi dans l'Orne sur l'A28 en raison de poids-lourds bloqués dans une pente par le verglas, des camions qui circulaient malgré l'arrêté préfectoral d'interdiction, a relevé la préfecture. Celle-ci précise que "l'ensemble des 200 poids-lourds immobilisés qui ont enfreint" cet arrêté "se verront verbalisés d'une amende de 135 euros".
Les transports scolaires ont été interrompus jeudi et vendredi dans plusieurs départements de l'ouest, mais aussi en région parisienne, dans le centre et l'est de la France.
- Retard de 18 heures -
Les perturbations ont également touché le trafic ferroviaire, alors que plus de 400 arbres sont tombés sur les voies, selon un point de la SNCF à 13H00.
Un train de la ligne Paris-Granville a été bloqué en gare d'Argentan (Orne) jeudi soir. Les 162 passagers ont dû dormir dans un gymnase avant d'être convoyés vers leur destination en autocar, selon la préfecture.
Par ailleurs, Easyjet a confirmé qu'un de ses appareils, qui devait quitter l'aéroport de Bâle-Mulhouse jeudi vers 17H00, n'avait finalement décollé que... vendredi à 11H00 pour Toulouse, soit un retard de 18 heures pendant lequel les voyageurs sont restés longtemps bloqués à bord de l'appareil.
"Les disponibilités hôtelières à Bâle étaient malheureusement limitées et nous avons donc informé les clients qui devaient prendre leurs propres dispositions qu'ils seraient remboursés", selon la compagnie aérienne.
(A.Stefanowych--DTZ)