Victoire aux prud'hommes face à NRJ d'anciens collaborateurs de Manu Levy, accusé de "harcèlement moral"
Trois anciens collègues de Manu Levy, qui accusent notamment l'animateur vedette de NRJ de "harcèlement moral", ce qu'il conteste, ont obtenu gain de cause contre la radio vendredi aux prud'hommes, celle-ci étant condamnée à leur verser plus de 300.000 euros.
Le conseil de prud'hommes a notamment requalifié en CDI les contrats d'Isabelle Giami et Valentin Chevalier, indemnisés pour licenciement "sans cause réelle et sérieuse", selon le prononcé du jugement, auquel a assisté une journaliste de l'AFP.
Il a annulé la rupture conventionnelle du contrat d'Aude Fraineau, qui réclamait également des rappels d'heures supplémentaires.
Tous trois, qui ont quitté la station en 2023, doivent aussi être indemnisés pour préjudice moral.
"C'est une grande victoire assez nette et sévère pour NRJ", s'est félicité leur avocat Me Pierre Vignal, joint par l'AFP au téléphone. "Clairement, le harcèlement moral à été reconnu".
"NRJ prend acte des décisions annoncées, dont le détail et les motivations ne sont pas connues en l'état, et ne seront pas disponibles avant plusieurs jours, de sorte qu'elles doivent être interprétées avec prudence", a nuancé la radio dans une déclaration transmise à l'AFP.
Elle "se réserve le droit de faire appel" et souligne "que les demandes des plaignants reposent en partie sur des accusations reprises par une enquête interne de 2023" dont la validité est contestée.
L'affaire comptait cinq plaignants, dont quatre ont obtenu gain de cause.
- "Leur santé atteinte" -
Cyrille Laporte, membre du comité social et économique (CSE), qui contestait un avertissement après une tentative de licenciement, doit également être indemnisé à hauteur de 8.000 euros par Chérie FM, propriété de NRJ.
Pauline Goireau, qui liait la fin de sa période d'essai dans la filiale de podcasts de NRJ au fait que son concubin, Valentin Chevalier, était "lanceur d'alerte", a été déboutée.
Les anciens collaborateurs de Manu Levy, aux manettes de la matinale de la radio depuis 2011, lui reprochent "un contrôle extrême" et "une charge de travail immense", avait expliqué Me Vignal à l'AFP en avril.
"Tous ont vu leur santé atteinte" et "ont subi un préjudice de carrière", avait-il ajouté, en affirmant que le harcèlement a été "le déterminant" de leur départ de la station.
L'animateur "réfute catégoriquement tous les faits dont (il est) accablé". "En 13 saisons sur NRJ, je n'ai eu connaissance d'aucune réclamation me concernant. Sur les 10 dernières années, Valentin Chevalier est resté 8 ans, Isabelle Giami 5 ans", avait-il souligné en avril dans une déclaration transmise à l'AFP.
Gaël Sanquer, directeur délégué des médias musicaux du groupe NRJ, avait lui épinglé le "tableau noir, caricatural et mensonger" dressé par les plaignants.
En parallèle de la procédure aux prud'hommes, deux enquêtes sont en cours, selon Me Vignal, l'une visant un collaborateur de Manu Levy pour agression sexuelle, l'autre NRJ pour subornation de témoins.
(U.Kabuchyn--DTZ)