Deutsche Tageszeitung - Alain Delon, monstre sacré du cinéma, inhumé dans sa propriété de Douchy

Alain Delon, monstre sacré du cinéma, inhumé dans sa propriété de Douchy


Alain Delon, monstre sacré du cinéma, inhumé dans sa propriété de Douchy
Alain Delon, monstre sacré du cinéma, inhumé dans sa propriété de Douchy / Photo: © AFP

Une semaine après sa disparition, Alain Delon, légende mondiale du cinéma, a été inhumé dans la plus stricte intimité samedi dans la chapelle de sa propriété de Douchy (Loiret), alors qu'une centaine d'admirateurs s'étaient rassemblés devant les grilles du domaine pour lui rendre un dernier hommage.

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Acteur à la beauté irrésistible, la tête d'affiche de "Borsalino" et du "Samouraï" a été inhumé en fin d'après-midi en présence d'une cinquantaine d'invités, intimes du clan Delon et triés sur le volet, a confirmé son entourage à l'AFP.

Parmi les invités, Rosalie van Breemen, l'ex-femme de l'acteur et mère d'Anouchka et d'Alain-Fabien, les actrices Nicole Calfan et Géraldine Danon (qui est aussi la filleule de l'acteur), ou Paul Belmondo, fils de Jean-Paul.

La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a également participé aux obsèques, a-t-on appris auprès de son entourage qui évoque une "affection réciproque".

Conformément aux volontés du défunt, qui avait défini depuis plusieurs années les modalités de ses funérailles, la cérémonie prévue à 16H00 a été célébrée en petit comité par Jean-Michel Di Falco, 82 ans, ancien évêque de Gap et longtemps considéré comme l'aumônier des célébrités.

La mort d'Alain Delon, dimanche à l'âge de 88 ans, a provoqué une vague de réactions et d'hommages à travers le monde. De l'Italie au Japon, en passant par les Etats-Unis, la mort de l'acteur avait fait la une de plusieurs quotidiens étrangers.

Samedi, mais aussi toute la semaine, l'émotion a gagné les alentours de la propriété de Douchy, La Brûlerie, refuge de l'acteur depuis 1971 et situé au coeur de cette forêt du Loiret.

- "Il nous voit" -

A l'heure de la cérémonie et en présence de très nombreux journalistes, une centaine de personnes s'étaient rassemblées devant les grilles de la propriété de Douchy, recouvertes de bouquets de fleurs, de photos ou de messages.

Vers 17H00, heure prévue pour l'inhumation d'Alain Delon, les fans se sont recueillis et ont notamment chanté "Paroles, paroles", chanson interprétée par l'acteur et par Dalida. Une averse s'est alors abattue sur Douchy, après un après-midi ensoleillé.

"Je tenais à lui rendre hommage, même derrière les grilles, le jour des obsèques, c'est symbolique", a estimé Marie-Christine Guibert, venue en voisine.

 

"Merci à vous tous, il est là, il nous voit", a notamment dit Anthony à l'une d'entre elles, en parlant de son père.

Ils ont remercié leur public, observé les centaines de mots et de fleurs déposés et sont repartis ensemble, sous les applaudissements.

"C'était très impressionnant de les voir", a déclaré Maxime Ducharme, 28 ans à l'AFP. "Mes parents m'ont transmis cette passion de Delon j'étais obligé d'être présent".

L'acteur a été enterré dans un huis clos total près de ses chiens, comme il le souhaitait, une procédure à "titre exceptionnel" qui a nécessité une autorisation préfectorale.

Les téléphones portables devaient même être retirés à l'ensemble des personnes présentes aux funérailles, par souci de confidentialité. A la demande de la famille, la préfecture avait par ailleurs interdit le survol de la propriété pendant tout le weekend.

"Je n'ai absolument pas peur de la mort", déclarait en 2011 la tête d'affiche du "Guépard" à Paris-Match. Le magazine a republié une photo de cette année-là où il se tient à côté du caveau dans lequel il doit reposer, dans la chapelle qu'il avait fait construire.

- Fleurs et recueillements -

Toute la semaine, des anonymes, venus par centaines et parfois de très loin, ont signé les registres de condoléances, déposé des fleurs ou simplement se sont recueillis devant les grilles de la propriété.

Pour l'événement, une centaine de gendarmes ont été mobilisés pour sécuriser et surveiller les alentours de la propriété, selon les autorités, qui ont coupé deux départementales.

Pour Stéphane Bern, ce choix est "très Delon".

"Un hommage national n'était pas la volonté du défunt qui a souhaité être enterré comme Frédéric II de Prusse au château de Postdam avec ses chiens", a expliqué l'animateur de radio et télévision samedi sur Europe 1. "C'est plein de majesté et de panache. C'est très royal. C'est très Delon, digne du Guépard devenu un misanthrope".

L'idée d'une messe publique en septembre a été évoquée mais "pour l'instant rien n'est envisagé", a assuré à l'AFP Anthony Delon.

(A.Nikiforov--DTZ)