Au Monténégro, un concours de flemme pour moquer les préjugés
Quatre matelas posés au sol, quelques valises, des claquettes ... et 1.000 euros pour celui ou celle qui restera allongé le plus longtemps : bienvenue au concours de flemme organisé dans un petit village du Monténégro, où depuis plus de 800 heures les quatre finalistes sont couchés.
"Je suis ici depuis 34 jours. Je me lèverai quand je m'ennuierai - je ne sais pas trop quand ça va arriver", explique à l'AFP Lidija Markovic. Ce n'est pas si facile de rester couchée, ajoute quand même cette jeune esthéticienne, "c'est difficile mentalement. Nous avions avec nous trois psychologues qui n'ont pas pu tenir".
Depuis plus d'un mois, comme ses trois derniers compagnons d'oisiveté, elle participe au concours "izlezavanje" - "rester allongé longtemps", organisé pour la 12e fois par le village touristique de Brezna.
Cette année, il est impressionné par ses candidats : ils sont en train de piétiner le dernier record qui était de 117 heures, soit 5 jours.
Depuis leur lit, Lidija, 23 ans, Jovan, 33 ans, Filip, 23 ans, et Gordana, 36 ans, espèrent remporter les 1.000 euros promis au vainqueur. Quitte à faire attendre encore famille, travail ou études.
Tous avaient comme principale motivation l'argent, mais l'appât du gain a cédé la place à l'envie de dépasser ses limites.
"Je suis fière de moi de tenir bon. Je suis bien ici, je suis également fière de ma famille qui me soutient, de mon mari qui est avec les enfants depuis un mois. Il me dit : +Tu es en vacances, allonge-toi et profite en bien+ !" raconte Gordana Filipovic, qui travaille dans un restaurant non loin.
Leur persévérance leur a valu le soutien de leurs amis et familles, mais aussi un joli succès sur les réseaux sociaux. Ils ont d'ailleurs le droit de garder leurs téléphones ou tablettes avec eux au lit - comme de lire des livres ou de recevoir des visites.
S'assoir ou se lever, par contre, valent élimination.
A l'exception des pauses de 15 minutes accordées toutes les 8 heures - une nouveauté dans le règlement : les pauses étaient plus courtes, voire inexistantes, lors des éditions précédentes.
Jovan Crncanin, 33 ans, est venu de Serbie pour la seconde fois. Attiré par le prix, il a depuis trouvé dans son lit une certaine philosophie de la paresse.
"Je me dis que si je peux ici, avec la force d'esprit, arriver à la fin, alors je pourrai transposer ça dans la vraie vie, pour affronter des problèmes et des situations plus sérieuses".
(O.Tatarinov--DTZ)