Cannes: la leçon de Tarantino, le retour de Wim Wenders et Breillat
Après Scorsese et avant Jane Fonda, une autre légende américaine a foulé le sol cannois jeudi, le cinéaste Quentin Tarantino, venu donner une leçon de 7e art, et présenter un film qui lui est cher.
Deux mois après avoir dévoilé sur la scène du Grand Rex à Paris qu'il comptait tourner "à l'automne" son dixième film, "The Movie Critic", présenté comme l'ultime d'une oeuvre devenu culte, Tarantino était l'invité exceptionnel de la Quinzaine des Cinéastes.
La salle de projection de cette section parallèle au Festival de Cannes était comble pour la venue de l'auteur de "Kill Bill", "Inglourious Basterds" ou "Pulp Fiction", invité à parler de sa "contre-histoire" du cinéma. Deux cents personnes ont dû rester à l'extérieur, a souligné un porte-parole à l'AFP.
"QT" avait promis aux cinéphiles de leur présenter un "film-surprise": il a fait projeter, en 35 mm, format chéri de cet amoureux de la pellicule, "Légitime Violence" ("Rolling Thunder"), un film de 1977 signé John Flynn.
Après sa venue, et la montée des marches mémorable, au début du Festival, de Martin Scorsese, et de ses acteurs fétiches Leonardo DiCaprio et Robert De Niro, Cannes doit encore recevoir vendredi une autre légende, Jane Fonda.
L'actrice de 85 ans, doublement oscarisée et déjà titulaire d'une Palme d'or d'honneur, viendra au Palais parler de cinéma et évoquera aussi probablement sa vie faite d'engagements.
La journée de jeudi a également été marquée par le grand retour en compétition de l'Allemand Wim Wenders ("Les Ailes du désir", "Paris Texas"...), avec l'inattendu "Perfect Days".
Ce film très onirique suit un salarié des toilettes publiques de Tokyo, homme taiseux et solitaire, grand collectionneur de cassettes audio de classiques du rock. Son passé ressurgit au gré de rencontres inopinées dans les rues de la mégalopole japonaise.
Le rôle, tout en retenue, est confié à Koji Yakusho. "Wim m'avait donné très peu d'informations sut le personnage", a-t-il raconté à l'AFP. "C'était la première fois que je tournais comme ça, sur un durée très courte, sans répétition".
Mise en scène épurée, peu de dialogue... Wim Wenders filme l'éveil d'un homme au monde. Un homme qui s'était renfermé sur lui-même à la suite d'"un événement traumatique".
Le cinéaste allemand avait aussi présenté en début de Festival, hors compétition, un documentaire sur l'artiste allemand Anselm Kiefer.
Il a été suivi sur les marches en début de soirée par la cinéaste française Catherine Breillat et l'actrice Léa Drucker, pour "L'Eté dernier".
Ce film marque le retour après dix ans d'absence derrière la caméra de Breillat. Son dernier passage à Cannes remonte même à 2007 avec "Une vieille maîtresse", incarnée par Asia Argento.
"L'Eté dernier" suit l'histoire d'une avocate qui entame une liaison avec le fils adolescent de son mari.
(V.Korablyov--DTZ)