Cinq éléphants abattus au Tchad, craintes d'une reprise du braconnage
Au moins cinq éléphants ont été abattus la semaine dernière dans le sud du Tchad par des braconniers qui se sont emparés de leurs défenses, selon les autorités et une ONG qui s'alarme mardi d'une "reprise subite" de ces actes.
Il reste moins de 1.500 pachydermes au Tchad en 2023 contre plusieurs dizaines de milliers il y a 30 ans, et les dernières tueries connues pour leur ivoire remontaient à 2017, s'inquiète l'ONG tchadienne SOS Éléphants dans un communiqué.
"Au moins cinq éléphants ont été tués la semaine dernière par des braconniers" dans la zone de Beinamar, chef-lieu du département de la Dodjé, à 400 km au sud de la capitale N'Djamena, a assuré à l'AFP Adam Ahmat Assane, secrétaire général de SOS Eléphants.
"Des éléphants ont été tués mais leur nombre ne m'a pas encore été communiqué, nos forces sont en train de traquer les braconniers qui les ont abattus", a confirmé à l'AFP le directeur général adjoint de l'administration des Ressources forestières, fauniques et des pêches, Hamid Mahamat Hissein Itno.
Ils ont été tués par "des cavaliers armés" et les corps ont été retrouvés "sans leurs défenses", précise l'ONG dans un communiqué. Elle "s'inquiète de la reprise subite de cette atteinte grave à la faune sauvage du Tchad".
Ce type de braconnage "s'est arrêté progressivement il y a environ 10 ans", après que le président tchadien Idriss Déby Itno, tué il y a deux ans au front contre des rebelles, "avait pris des dispositions très sévères pour protéger les derniers éléphants du Tchad à partir de 2008", écrit l'ONG.
La plupart des quelque 1.500 éléphants recensés par l'association vivent dans des réserves protégées mais ils sont braconnés surtout dès qu'ils en sortent, explique SOS Eléphants, qui appelle le président Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé chef de l'Etat par l'armée à la mort de son père le 20 avril 2021, à "faire preuve de la plus grande fermeté".
"Entre 2009 et 2011, plus de 200 éléphants avaient été abattus dans les province du Chari Baguirmi et du Mayo Kebbi Est", proches de Beinamar et frontalières avec le Cameroun, détaille M. Ahmat Assane, ajoutant: "Les derniers cas ont eu lieu en 2016 et 2017 dans ces deux provinces, avec au moins 20" pachydermes tués.
(N.Loginovsky--DTZ)