Au Mondial de l'auto, des tonnes d'électriques et quelques grammes d'hydrogène
L'annonce de douze types de véhicules électriques produits "à brève échéance" par Stellantis en France et la présentation de projets de voitures à l'hydrogène ont marqué lundi l'ouverture du salon parisien de l'automobile qui met à l'honneur les constructeurs chinois.
Stellantis a annoncé qu'il allait accélérer sa production de voitures électriques dans l'Hexagone, ce qui a réjoui les syndicats inquiets pour l'emploi.
Les Peugeot 308, 308 break et 408 électriques seront notamment produites à Mulhouse (Haut-Rhin), a indiqué le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, en faisant visiter au président le stand Peugeot du Mondial de l'auto.
Emmanuel Macron y a réitéré son objectif ambitieux de produire deux millions de voitures électriques en France à horizon 2030: "On sera là pour soutenir et accompagner dans la durée, pour faire de la France à nouveau une grande terre automobile de demain".
Le président a aussi été interpellé sur la grève chez TotalEnergies, assurant vouloir "régler" la situation "le plus vite possible" face à cette crise qui assèche les stations-service en France.
Le patron du groupe a même prévenu que Stellantis pourrait ne plus produire en Chine.
Si les délocalisations se sont succédé depuis 30 ans, l'industrie automobile compte encore 800.000 emplois en France, 3e producteur européen derrière l'Allemagne et l'Espagne. Les ventes de voitures, elles, sont au plus bas depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Quelques minutes avant l'annonce de Stellantis, le n°1 électrique du marché chinois BYD avait accueilli ses premiers clients européens pour leur remettre leurs clés. Le groupe vietnamien VinFast est également venu en force.
Plus tôt, dans une interview au journal Les Echos, M. Macron a demandé que l'on renforce la "préférence européenne", c'est-à-dire les avantages à l'achat de voitures fabriquées en Europe.
Après avoir reçu des représentants de la filière à dîner dimanche soir, le président a annoncé une série de nouveaux coups de pouce à l'achat de voitures électriques. Le "bonus écologique" va ainsi être porté de 6.000 à 7.000 euros pour la moitié des ménages français achetant une voiture électrique.
Aucun constructeur allemand n'a fait le déplacement cette année au Mondial de la Porte de Versailles. Après avoir investi des millions dans les salons de Shanghai et de Munich en 2021, BMW comme Volkswagen ont fait l'impasse, avec leurs filiales Mini, Seat, Bugatti ou Lamborghini.
- La 4L électrique -
Lundi matin, Renault a ouvert le Mondial en présentant sa nouvelle 4L, version moderne et électrique de la star des années 1960 et 1970.
Après la Renault 5 électrique vient donc le tour de la 4L, réinventée par le constructeur français sous des airs de SUV. Le concept présenté par Renault fait tout de même des clins d'œil à son ancêtre avec sa calandre rectangulaire et des feux en gélule. Sa production est prévue à partir de fin 2024 dans l'usine de Maubeuge (Nord).
La marque sportive du groupe, Alpine, a présenté une voiture de sport futuriste qui pourrait brûler de l'hydrogène pour atteindre de très hautes performances sans s'encombrer de batteries.
L'hydrogène est aussi le pari de la startup française Hopium, mais pour alimenter un moteur électrique: sa berline Machina a été présentée dans une nouvelle version, qui devrait être produite en Normandie.
Peugeot expose sa nouvelle 408, une berline aux faux airs de SUV concurrente du Renault Arkana, et Jeep son premier modèle électrique, l'Avenger.
Après une annulation en mars 2020 pour cause de pandémie et dans un contexte compliqué pour l'industrie automobile, ce 89e Mondial a réduit la voilure. Les organisateurs visent cette année entre 300.000 et 400.000 visiteurs, sur une semaine seulement.
Pour attirer les visiteurs (avec un billet d'entrée de 16 à 30 euros), le Mondial a notamment confié un stand aux youtubeurs automobiles Vilebrequin, qui exposent quelques voitures atypiques, non loin de la "Pogdarmerie", la Ferrari aux couleurs de la gendarmerie préparée par le youtubeur belge Pog.
(W.Budayev--DTZ)