L'ouragan Ian frappe la Caroline du Sud après un passage destructeur en Floride
L'ouragan Ian a touché terre vendredi en Caroline du Sud où il provoquait déjà des vents violents, de fortes pluies et une dangereuse montée des eaux après avoir dévasté des régions de Floride.
L'ouragan de catégorie 1 est arrivé près de Georgetown, en Caroline du Sud, en début d'après-midi, accompagné par des vents soufflant jusqu'à 140 km/h, selon le Centre national des ouragans basé à Miami.
Pluies et vents avaient commencé à s'abattre avant son arrivée sur Charleston, ville historique de cet Etat du Sud, et des vidéos de la cité de Myrtle Beach inondée circulaient sur les réseaux sociaux.
Le président Joe Biden a exhorté les habitants à écouter les appels à la prudence des autorités locales. Ces dernières ont notamment pressé la population de ne pas conduire sur les routes envahies par les eaux.
"C'est une tempête dangereuse qui apportera des vents violents et beaucoup d'eau, mais le plus dangereux, ce sera l'erreur humaine. Soyez intelligents, prenez de bonnes décisions, prenez des nouvelles de vos proches et restez en sécurité", avait tweeté le gouverneur, Henry McMaster.
L'ouragan doit "rapidement s'affaiblir" en progressant dans les terres entre vendredi et samedi, selon le Centre des ouragans.
En Floride, le bilan humain du passage d'Ian était encore très préliminaire, les autorités faisant état de 21 décès dont 20 "non confirmés", à savoir qu'il n'avait pas encore été établi s'ils ont été directement causés par l'ouragan.
Quant au bilan matériel, il est "historique" pour la Floride, le niveau atteint par la montée des eaux étant sans précédent, selon le gouverneur de cet Etat du sud-est du pays, Ron DeSantis.
Des rues et des maisons ont été envahies par les eaux et des bateaux amarrés dans des marinas ont été projetés sur la terre ferme par la tempête. Vendredi, à Kissimmee, non loin d'Orlando, les autorités traversaient les zones inondées dans des embarcations pour secourir les résidents piégés chez eux.
En Floride, "nous commençons tout juste à voir l'étendue des destructions", a dit lors d'une allocution le président Biden. "Elle est susceptible de se classer parmi les pires (...) de l'histoire de la nation".
- Coût pour l'économie -
Vendredi après-midi, environ 1,8 million de clients restaient privés d'électricité, selon le site PowerOutage.
Malgré tout, offrant un semblant de normalité aux habitants entre les arbres cassés et les façades détruites, une poignée de restaurants et de bars avaient rouvert dans le centre de Fort Myers.
Des dizaines de personnes étaient assises en terrasse sous un soleil désormais radieux.
"C'était assez terrible, mais on a tenu le coup. Le toit de notre maison s'est envolé, un grand arbre s'est effondré sur nos voitures, notre jardin a été inondé, mais à part ça, ça va", dit Dylan Gamber, 23 ans, en se félicitant de la solidarité qui a régné entre voisins.
Selon de premières estimations, le passage de l'ouragan Ian pourrait coûter aux assureurs jusqu'à 47 milliards de dollars et va peser sur la croissance américaine, en raison notamment des coupures d'électricité, des annulations de vols et des dégâts sur la production agricole.
Joe Biden a indiqué vouloir se rendre dès que possible en Floride mais aussi sur le territoire américain de Porto Rico, dévasté récemment par l'ouragan Fiona.
Parallèlement, les recherches se poursuivaient pour retrouver 17 passagers d'un bateau de migrants qui a chaviré mercredi près de l'archipel des Keys.
Selon une première étude rapide de scientifiques américains rendue publique vendredi, les pluies liées à l'ouragan Ian ont été accrues d'au moins 10% en raison du changement climatique.
"Le changement climatique n'a pas causé l'ouragan, mais il l'a rendu plus humide," a expliqué Michael Wehner, du Laboratoire National Lawrence Berkeley, dépendant du département fédéral américain de l'énergie, un des scientifiques ayant participé à cette étude.
Avant la Floride, Ian avait frappé Cuba, y faisant trois morts et d'importants dégâts et laissant de nombreux foyers sans électricité.
(V.Korablyov--DTZ)