Incendie en Gironde: progression du feu ralentie, plus de 3.600 hectares brûlés
Les flammes ont ralenti leur progression dans la nuit de mardi à mercredi en Gironde, à Saumos, où plus de 3.600 hectares de végétation et de forêt sont partis en fumée depuis lundi dans un nouvel incendie de grande ampleur.
"Des vents soutenus (...) ont poussé les pompiers à travailler d'arrache-pied toute la nuit. La tête de feu était assez active sur le front nord-est, avec 300 hectares consommés dans la nuit", a déclaré le sous-préfet de Lesparre-Médoc, Fabrice Thibier, lors d'une conférence de presse.
Au total, 3.620 hectares ont été parcourus par les flammes, s'ajoutant aux quelque 30.000 déjà brûlés cet été par trois gigantesques incendies dans le département, à La Teste-de-Buch et Landiras à deux reprises.
"On a toujours une sécheresse très importante au niveau du massif forestier", a souligné de son côté le directeur départemental des services de secours, Marc Vermeulen. Et le vent a changé de direction - venant du sud jusqu'à présent, il souffle désormais de l'ouest. "Ce qui n'est jamais une bonne nouvelle: on va être très vigilant", a-t-il ajouté.
Dans la journée, les moyens aériens vont être renforcés avec six Canadair en rotation - au lieu de trois la veille - trois Dash et deux hélicoptères bombardiers d'eau, en appui aux 1.000 sapeurs-pompiers mobilisés au sol, venus de plusieurs régions.
Peu avant midi, de petites rafales de vent balayaient le secteur sous un ciel bleu éclatant. La pluie pourrait aider à lutter contre le feu mais elle n'est pas annoncée avant la fin de semaine: "c'est pour ça que j’ai demandé le renforcement de l'ensemble des unités opérationnelles jusqu'à dimanche", a expliqué M. Vermeulen, signalant "quelques blessés légers" parmi ses troupes.
De son côté, le porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, Éric Brocardi, a exprimé "un peu d'optimisme" mercredi matin sur franceinfo, tout en appelant à un renforcement et une meilleure répartition des moyens face à la multiplication des sinistres.
"Jusqu'à présent, l'ensemble des moyens aériens et des moyens terrestres, comme les camions citernes feux de forêt, était principalement l’armement du sud de la France et permettaient de rayonner sur le pourtour méditerranéen. Aujourd’hui il faut faire face à l’ensemble du territoire", a-t-il dit à une semaine du congrès national des sapeurs-pompiers à Nancy.
- Piste criminelle privilégiée -
L'incendie de Saumos a fait peu de dégâts matériels mais 840 personnes ont dû être évacuées lundi et mardi dans cette zone du sud du Médoc, entre la station balnéaire de Lacanau, sur la côte Atlantique, et l'agglomération bordelaise.
"La plupart ont été accueillies dans leur famille sur d'autres communes, chez des amis, dans des gîtes locaux, avait expliqué mardi Lionel Montillaud, maire de Sainte-Hélène, une commune voisine.
Face au feu qui perdure, des habitants sont venus prêter main forte aux pompiers. "Il faut arriver à le maîtriser, même avec une pelle ou une godasse. On arrive toujours à faire quelque chose", a déclaré mardi à l'AFP un jeune bûcheron.
Une enquête judiciaire a été ouverte sur l'origine de l'incendie. "Aucune piste n'est écartée même si la thèse criminelle est privilégiée", selon le parquet de Bordeaux. "Une équipe d'investigation est sur place. Toutes les options sont sur la table. Il faut être prudent sur les bruits qui courent", a déclaré pour sa part le sous-préfet.
Fin août, un étudiant de 19 ans, pompier volontaire en Gironde, a été mis en examen et écroué pour "destruction par incendies", soupçonné de 31 départs de feu dans le nord du Médoc.
Ce nouveau brasier est intervenu dans un contexte de forte chaleur, avec un record mensuel enregistré lundi à Bordeaux (37,5 degrés), du jamais vu en septembre depuis 1987 selon Météo-France.
Il rappelle de tristes souvenirs aux habitants: un gigantesque feu (3.500 hectares) avait déjà ravagé le secteur en juillet 1989, entre Lacanau et Le Porge.
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(A.Nikiforov--DTZ)