Refus d'obtempérer à Paris: des policiers tirent sur une voiture, deux morts
Sur le Pont-Neuf, en plein centre de Paris, des policiers ont tiré dimanche peu avant minuit sur une voiture qui a tenté de les percuter selon une source policière, tuant deux de ses occupants et blessant une troisième personne.
Les faits se sont déroulés peu avant minuit, quelques heures après la réélection du président Emmanuel Macron fêtée au Champs-de-Mars, sans que l'on puisse établir à ce stade un lien avec cet évènement politique.
Ils se sont produits sur le Pont-Neuf, le plus vieux de la capitale, enjambant la Seine et situé à la pointe de l'île de la Cité.
Les occupants du véhicule auraient alors foncé sur les agents qui ont fait usage de leur arme, faisant deux morts et un blessé, a indiqué cette même source.
La procureure de Paris Laure Beccuau est arrivée vers 1H30 sur place avant de repartir une heure plus tard, a constaté un journaliste de l'AFP.
Un important dispositif policier était déployé aux abords. A la lumière de lampes torches et sous les lampadaires, sur le pont dominée par la statue équestre d'Henri IV, la police scientifique s'affairait autour de deux corps à terre, recouverts de draps blancs, situés près du véhicule, l'un sur un trottoir et l'autre sur la chaussée.
Le véhicule est de type Polo Volkswagen et de couleur sombre, immatriculé à Paris, selon un photographe de l'AFP.
L'enquête a été confiée au 1er district de la police judiciaire pour "tentative d'homicide volontaire sur personnes dépositaires de l'autorité publique", a indiqué le parquet de Paris.
Un touriste égyptien, disant s'appeler El Sammak, a relaté à l'AFP qu'il se trouvait en terrasse à l'hôtel du Cheval blanc avec vue sur la Seine, située en haut du grand magasin de la Samaritaine, quand les faits se sont produits: "J'ai entendu (tirer) quatre balles. Quand j'ai regardé, j'ai vu un homme courir dix à quinze mètres. Puis il s'est écroulé. Apparemment il n'était pas le conducteur, c'était un passager".
Maxime Guedon, un étudiant de 24 ans, sortait d'un restaurant avec une amie quand il a entendu des coups de feu. "On était partis dehors faire une petite balade. Ensuite, on a entendu des coups de feu. On a pensé que c'était des pétards. En fait il s'avère que c'était plus grave que ça", a-t-il raconté.
Un autre témoin, sous couvert d'anonymat, a affirmé avoir entendu d'abord deux coups de feu suivis de plusieurs autres.
L'Inspection générale de la police nationale (IGPN, "Police des polices") a été saisie, a indiqué une source policière. C'est le cas systématiquement dès qu'un policier fait usage de son arme.
(U.Stolizkaya--DTZ)