Un Français tué dans une "attaque terroriste" au Bénin, enquête ouverte à Paris
Un Français a été tué dans une embuscade qui a fait plusieurs morts mardi dans un parc naturel situé dans le nord du Bénin, cible ces derniers mois de plusieurs attaques jihadistes.
Cet homme, âgé de 50 ans, est mort dans une "attaque terroriste perpétrée dans le parc W situé dans le nord du Bénin", a annoncé jeudi à Paris le parquet national antiterroriste qui a ouvert une enquête pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste".
Les investigations ont été confiées à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Selon une source proche du dossier, huit personnes seraient mortes dans l'attaque.
Mercredi, l'ONG de défense de l'environnement African Parks avait annoncé que cinq gardes forestiers et un soldat avaient été tués et dix personnes blessées dans une embuscade mardi dans ce parc naturel transfrontalier géré par le Bénin, le Burkina Faso et le Niger.
"Hier (...) une équipe de gardes forestiers a été prise en embuscade dans le W National Park du Bénin. (...) Le bilan provisoire fait état de six morts dont cinq gardes forestiers et un soldat des Forces armées du Bénin (FAB), dix autres personnes étant blessées", indiquait-elle dans un communiqué.
Selon African Parks, des renforts militaires et des gardes forestiers supplémentaires ont été déployés dans le secteur.
Le Bénin était jusqu’à récemment considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest, une région où opèrent de nombreux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI).
Mais selon un rapport du centre de réflexion néerlandais Clingendael, les groupes extrémistes traversent désormais régulièrement les trois régions de l'Alibori, du Borgou et de l'Atacora, frontalières avec le Niger, le Burkina Faso et le Nigeria.
Les trois pays sont depuis des années le théâtre de violences jihadistes et communautaires qui ont fait des milliers de morts et déplacés.
Une récente série de raids frontaliers dans les pays situés au sud du Sahel a confirmé les craintes que des groupes jihadistes de la région cherchent à progresser vers la côte.
L'armée béninoise a renforcé sa présence dans le nord du pays après les deux premières attaques jihadistes officiellement reconnues à la fin de l'année dernière.
Le mois dernier, deux soldats béninois ont été tués lorsque leur véhicule a été visé par une attaque à la bombe artisanale dans le département de l'Atakora, dans le nord du pays.
En février 2020, des hommes armés avaient attaqué un poste de police dans un village proche de la frontière avec le Burkina, faisant un mort. Les autorités avaient alors évoqué une attaque de "braconniers".
Le parc national du W, qui s'étend sur le Bénin, le Burkina Faso et le Niger, est contigu au parc de la Pendjari où deux touristes français avaient été enlevés par des bandits en 2019, avant d'être "revendus" à des groupes jihadistes au Burkina Faso voisin. Leur guide local avait été assassiné.
(M.Dorokhin--DTZ)